TikTok face à une vague d'interdictions : du changement en vue ?

Soupçonnée d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois, l’application est désormais bannie à la Commission européenne.

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Fonctionnaires déconnectés
Jeudi dernier, la Commission européenne annonce aux membres de son personnel qu’ils sont priés de désinstaller le réseau social chinois TikTok de leur téléphone, et cela avant le 15 mars. Les récalcitrants se verront privés d’accès à certains outils, notamment leurs e-mails professionnels.

Méfiance croissante
L’application de partage de vidéos, a priori surtout ­destinée aux ados, fait l’objet d’une surveillance ­croissante de la part des Occidentaux ces derniers mois. ­TikTok, qui a accès au micro, aux photos et à la géolocalisation de ses utilisateurs, est soupçonnée d’espionnage et/ou de propagande pour le compte de Pékin.

Deux reporters espionnés
En décembre dernier, l’entreprise chinoise ByteDance, société mère de TikTok, reconnaît que des salariés ont eu accès aux données personnelles de deux journalistes étrangers du Financial Times et de BuzzFeed. Ils enquêtaient sur l’entreprise. Les employés de ByteDance ont depuis été virés pour avoir “gravement violé le code de conduite de la société”.

Interdiction généralisée aux États-Unis?
Quelques jours plus tard, le président américain Joe Biden bannit TikTok au sein de l’administration fédérale. Depuis, plus de la moitié des États américains ont interdit à leur personnel d’utiliser l’application. Un boycott qui pourrait bien s’étendre à l’ensemble du territoire.

Le Big Brother chinois

Accusations rejetées…
L’entreprise déplore la décision de la Commission européenne, affirmant dans un communiqué que celle-ci est “erronée et fondée sur des idées fausses”. Une réunion a été réclamée avec les autorités européennes.

… mais failles reconnues
En novembre dernier, TikTok reconnaît que des ­membres du personnel chinois de ByteDance peuvent accéder aux données d’utilisateurs européens. Et s’en servir, comme avec l’affaire des deux journalistes traqués. L’entreprise nie cependant tout accès ou contrôle du gouvernement chinois de ces données, rejetant l’idée d’être “un cheval de Troie du parti communiste”.

Opérations séduction
Le directeur général de TikTok, Shou Zi Chew, s’est rendu à Bruxelles en janvier pour rencontrer des ­responsables de l’UE. Objectif: assurer que son entreprise travaille à davantage de sécurité pour traiter les données de ses utilisateurs occidentaux. L’homme se rendra également fin mars aux États-Unis pour se faire auditionner par le Congrès américain.

Bye bye ByteDance?
L’enjeu est grand pour TikTok, qui compte aujourd’hui plus d’un milliard d’utilisateurs actifs par mois dans le monde, dont une grosse partie aux États-Unis. Pour continuer d’être accessible sur l’ensemble des télé­phones américains, l’entreprise pourrait devoir se ­séparer de sa maison mère chinoise ByteDance.

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