
Un historien démonte les mythes de la cuisine italienne

Alors que Giorgia Meloni, la nouvelle première ministre de l’Italie fraichement élue au pouvoir vient de déposer une candidature pour faire reconnaitre le patrimoine et la tradition culinaire italienne à l’Unesco, des révélations chocs d’un historien viennent remettre ce précieux paysage culinaire en question.
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Il s’appelle Alberto Grandi et n’hésite pas à le dire haut et fort : « La cuisine italienne est résolument plus américaine qu’italienne ». Du moins, c’est ce qu’il clame dans un article du « Financial Time » qu’il signe. Fort de sa formation d’historien culinaire, Alberto Grandi déconstruit un à un tous les mythes qui forgent la gastronomie italienne.
De la pizza, au tiramisu en passant par le parmesan ou encore la célèbre carbonara, de très nombreux mets italiens dont la préparation se rapproche d’une affaire d’état, sont disséqués et leurs origines ne sont, peut-être, pas toujours aussi nobles ni italiennes que ce qu’on aimerait faire croire.
Made in Italy USA
L’historien n’en est pourtant pas à son coup d’essai. En 2018, le professeur à l’université de Parme a sorti un livre dans lequel il déconstruit déjà les mythes autour de la gastronomie italienne. Dans « Denominazione di origine inventata » (NDLR : « Dénomination d’origine inventée » en français dans le texte), tout y passe. Et l’auteur n’y va pas de main morte.
Ainsi, on découvre par exemple que la carbonara (Sans crème évidemment, sauf si vous voulez vous attirer les foudres de la communauté italienne), emblématique de la parfois rigidité des coutumes gastronomiques italiennes, auraient des origines plutôt américaines qu’italiennes !
En effet, selon Grandi, la plus ancienne recette de carbonara retrouvée daterait de 1952 et nous viendrait tout droit de Chicago ! D’ailleurs, l’usage de guanciale ne serait entré en usage que dans les années 1990.
Même son de cloche pour la pizza, qui si elle se popularise en 1970 en Italie, est déjà très présente dans le bassin méditerranéen mais aussi Outre-Atlantique où la première vraie pizzeria a été ouverte en 1911 !
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Dernier coup de grâce au patrimoine culinaire italien ? Le parmesan ! Qui selon l’auteur est une nouvelle fois bien plus américain qu’italien. « Son histoire est très lointaine, millénaire, mais avant les années 1960, les meules ne pesaient pas plus de 10 kilos, contre une quarantaine de nos jours, et étaient recouvertes d’une épaisse croûte noire. Sa consistance était aussi plus grasse et moelleuse. Ce qui ressemble le plus au format d’origine ? Le parmesan du Wisconsin », explique l’historien. Une histoire de méthode de production plus traditionnelle outre-Atlantique.
Alors vraiment italienne la cuisine de la Botte ? Pas si sûr...