
4 fabuleux arboretums à visiter près de Bruxelles pour faire le plein de nature

Où admirer, à deux pas de la capitale, des séquoias dépassant les cinq mètres de circonférence, de majestueux cèdres de l’Atlas, un bel ensemble d’araucarias du Chili ou ces fossiles vivants que sont les cryptomerias du Japon? À Tervueren. Là où un coin de la forêt de Soignes abrite le plus vaste arboretum du pays. Les arboretums sont des jardins botaniques spécialisés hébergeant de nombreuses espèces d’arbres sous forme de collections thématiques. À l’origine de leur création, il y a la volonté d’évaluer la production de bois d’espèces exotiques sous nos latitudes, vu la gamme relativement limitée d’essences européennes.
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Pour rejoindre l’Arboretum géographique de Tervueren, le plus simple est d’emprunter la drève des Capucins à partir de Notre-Dame-au-Bois. Plus qu’un ensemble d’arbres, il s’agit ici d’une collection de types de forêts. Les essences d’Amérique du Nord, d’Europe centrale et méditerranéenne, du Moyen et de l’Extrême-Orient sont regroupées par région, dans des proportions reflétant celles de leur milieu d’origine. Répartie sur 120 hectares, la collection compte environ 700 espèces et 30.000 arbres, dont près de 300 ont été qualifiés de remarquables. Autour d’eux, les concepteurs des lieux ont imaginé un décor fait de drèves de hêtres, de prairies, d’étangs et de vallons verdoyants. Envie, par exemple, de vous familiariser avec les essences d’Extrême-Orient? Parcourez les 2,4 km de la promenade Asie. Vous pourrez notamment observer des noyers de Mandchourie, divers érables, le plus confidentiel muscadier de Chine, des bambous Sasa ou le surprenant cunninghamia, un conifère aux aiguilles plates, épaisses et larges.
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Le fléau de la sécheresse
La gestion de l’arboretum vise au maintien des collections et à la préservation des paysages. Depuis 1902, date de sa création, certaines variétés d’arbres ont disparu faute de pouvoir s’acclimater, d’autres ont prospéré et se reproduisent naturellement. Ces dernières années, une nouvelle donne est apparue: les épisodes de sécheresse liés au réchauffement climatique. “Les arbres sont des organismes vivants; ils naissent, croissent et meurent, note Patrick Huvenne, régisseur de l’Arboretum de Tervueren. Il est normal qu’on ait des pertes, mais à cause des périodes de sécheresse, elles se sont accélérées. Désormais, plusieurs centaines d’arbres périssent par an, surtout des résineux. Certaines espèces que nous avions pu conserver pendant un siècle souffrent.”
Que faire? “Avec l’aide des scientifiques, nous travaillons sur deux axes. D’une part, nous replantons les mêmes espèces, tout en sachant qu’elles tiendront moins longtemps. D’autre part, nous élargissons le nombre d’espèces au sein des régions représentées grâce aux contacts que nous entretenons avec des gestionnaires forestiers de ces contrées.”
Trois lieux à visiter
Le poumon vert de la capitale abrite un second arboretum, situé à Groenendael. Inauguré en 1897, il est le plus ancien du pays. Il est aussi beaucoup plus modeste, s’étendant sur 9 hectares. L’endroit est notamment renommé pour sa collection de caryas - espèces de noyers originaires d’Asie et d’Amérique du Nord. Deux promenades balisées ont été tracées à travers l’arboretum de Groenendael: une bleue de 1,75 kilomètre, une rouge d’un kilomètre.
Dans la région de Louvain, l’Arboretum d’Heverlee est situé en périphérie du bois éponyme. Il s’étend sur 9 hectares et date des années 1930. Son ambiance ressemble davantage à celle d’un parc avec une cabane forestière au toit végétalisé qui en marque l’entrée. Long de 1,2 kilomètre, le sentier vous fera cheminer à travers un paysage attrayant, avec ici et là des aires de repos. Ce jardin botanique héberge environ 300 espèces d’arbres et d’arbustes, à la fois exotiques et indigènes. Dont l’arbre du millénaire, planté en 2000 - un zelkova japonais, de la famille des ormes. Ici, tous les arbres sont étiquetés. Rien de plus facile pour les identifier puis rechercher leurs caractéristiques. Libre à vous ensuite de poursuivre votre promenade dans le bois d’Heverlee où domine le chêne rouge d’Amérique.
Enfin, situé au nord de Louvain, l’Arboretum Wespelaar relève d’une initiative privée, celle de l’homme d’affaires et dendrologiste Philippe de Spoelberch. Ce dernier a débuté sa collection dans les années 1970 et l’a étendue au nord de son jardin, devenu arboretum officiel en 1984. À noter que l’accès au lieu est payant (5 € pour les plus de 12 ans)… L’esthétique de Wespelaar est admirable. Avec ses larges perspectives, ses vastes plantations (2.000 espèces) et ses jardins boisés entrecoupés de prairies. Outre ses arbres de grande taille, il est particulièrement reconnu pour ses collections d’érables japonais, de rhododendrons, de camélias et de magnolias. Il héberge même une des plus importantes collections de magnolias d’Europe. Visiter ces arboretums au printemps permet d’admirer les floraisons, même s’ils offrent un superbe décor en toutes saisons: belles frondaisons estivales, couleurs chatoyantes en automne, magnifiques écorces et rameaux en hiver. En d’autres termes, le plein d’essences, vous pouvez le faire tout au long de l’année.