

Pour la troisième fois, nous avons mis face-à-face, dans un restaurant, des personnalités politiques et des citoyens. Les uns allaient-ils comprendre les reproches qu’on leur fait ? A l’inverse, les élus allaient-ils réussir à faire admettre la difficulté de leur charge ? Bilan mitigé. Le point très positif, c’est que le dialogue a démontré toute son utilité. Tous sont partis avec le sentiment que ce genre de rendez-vous est utile, voire salvateur, pour mieux se comprendre. Il y a eu du concret. Oui, certaines décisions qui pourrissent la vie d’une grande partie de la société doivent être remises sur la table. Oui, le monde politique doit cesser de considérer, comme l’a fait Elio Di Rupo, qu’un canapé à 18.000 euros, ce n’est pas du luxe. Oui, l’argent public doit être mieux géré. Il n’est pas normal qu’un pays qui taxe autant soit aussi misérable au niveau de ses routes ou des moyens alloués à sa justice, ses soins de santé ou sa mobilité. Où va l’argent des taxes ? Personne n’a, fort heureusement, osé dire que tout cela est géré avec intelligence.
Mais des réponses sont restées trop vagues. Quand des élus noient à ce point le poisson sur des vraies demandes de changements, on est en droit de craindre que le service au citoyen passe après le service au parti. Les demandes sont majoritaires et claires. Il faut moins d’institutions. Il faut moins d’élus. Il faut limiter les carrières en politique. Il faut mieux gérer l’argent public et remettre à niveau notre justice, nos écoles, nos soins de santé, nos routes. Il faut vite revoir les taxes sur le travail. A toutes ces demandes légitimes, on a entendu que de vagues promesses. On a compris que certaines formations politiques vont vouloir préserver leurs acquis. L’immobilisme est dangereux en démocratie. Il crée la sensation que les privilèges et la gestion chaotique ne doivent surtout pas être remis en question. Cela a provoqué, après le direct, d’énormes déceptions dans les commentaires de l’émission. Nous avons tenté des connexions. On a regretté trop de déconnexions.