

Le 1er mai a laissé des traces qui dessinent déjà très largement un des grands thèmes de la campagne électorale. Comment mieux lutter contre le chômage et quelles mesures prendre pour augmenter le salaire des travailleurs ? Le PS a été mordu sur les allocations de chômage par la famille libérale. Mais l’attaque la plus inattendue est sans doute venue des socialistes flamands. On se demande d’ailleurs à quoi joue le président de Vooruit. Après avoir affirmé qu’il ne se sentait plus en Belgique lorsqu’il traverse Molenbeek, le voilà qui envisage des mesures radicales contre les citoyens au chômage depuis deux ans.
A quoi servirait la suppression des allocations ? Pour les uns, ça pousserait les gens vers le travail et ce serait bon pour le budget de l’État. Pour les autres, c’est une formule qui n’a jamais fait ses preuves et qui va provoquer un chaos indescriptible dans les CPAS. Une majorité politique pourrait-elle se dégager en faveur d’une telle mesure ? C’est très probable. Et certains ont sans doute bien senti qu’une large partie de l’opinion publique pourrait être favorable à ce changement.
Une opinion publique qui réclame aussi, voire surtout, un écart plus grand entre le salaire minimum et les allocations de chômage. On l’a clairement senti dans la préparation du débat sur ce sujet. Si urgence il y a c’est bien d’augmenter le salaire poche. Beaucoup nous ont dit qu’ils ne voyaient pas l’utilité de se venger, en contrepartie, sur les personnes sans emploi. La réforme fiscale, qui devrait, tous les partis sont d’accord, alléger les charges sur le travail, est au point mort en raison de vives divergence de vues politique.
« La population est prise en otage », nous glissait un économiste. Par quel prodige, une évidence est-elle à ce point coincée par des rivalités politiques ? Tout le monde admet que le travail est trop taxé chez nous mais rien ne se règle. Ca vaut pour le nucléaire, la pauvreté, les soins de santé, l’état de nos route… Comme pour trop de domaines qui touchent notre quotidien, l’inertie fait mal. Et pour le pouvoir d’achat on risque sacrément : la « réforme fics aïe »…