Démission de Sarah Schlitz : Sander Loones, ce lanceur d'alerte à temps partiel

Au Parlement, on se montre très pointilleux sur l’éthique en politique. Parfois…

Sarah Schlitz
© BelgaImage

On sent que le respect scrupuleux des règles est ancré au plus profond de nos pratiques politiques. Et ça fait honneur à notre démocratie! Sarah Schlitz a exigé d’apposer son logo perso sur des activités qu’elle subsidie? Pas bien. Puis elle a fredonné des carabistouilles? Pas bien du tout. Donc démission. Tout ça grâce à la vigilance du nouveau Zorro de la belle gouvernance, qui a su débusquer la vilaine Écolo secrétaire d’État à l’Égalité des chances: l’honorable Sander Loones. Le même vaillant député N-VA avait déjà pointé les bourdes comptables d’Eva De Bleeker, la secrétaire d’État (Open VLD) au Budget, “démissionnée” en novembre. Traquer les chipots de la “mal-gouvernance” politique, c’est sa vie, à Sander. Enfin, c’est surtout sa nouvelle vie dans l’opposition.

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Avant, quand son parti était de la Suédoise, disons qu’il était plus distrait. Moins lanceur d’alerte dans l’âme. Dans le précédent gouvernement, sa pote nationaliste Zuhal Demir occupait le même poste que Sarah Schlitz. Elle aussi avait fait figurer son logo sur des activités qu’elle subsidiait. Mais Zorro n’avait pas capté. Le ministre (N-VA!) des Finances, Johan Van Overtveldt, avait même glissé un tract politique dans des envois officiels. Oups, pas vu non plus. Plus récemment, son ex-président (N-VA!) de la Chambre, Siegfried Bracke, touchait une surpension illégale. Ça lui avait échappé. Mais tout ça, maintenant, c’est fini! Foi de Sander, plus rien ne passera! Prenez le (sur)financement aberrant des partis. La semaine passée, un débat en commission de la Chambre était dédié à cette gabegie insensée. À la demande de tous les partis, ladite commission “Renouveau politique” recevait des experts venus exposer leurs analyses et faire des suggestions de sobriété. La présidente de la commission, Özlem Özen (PS), y attendait 44 députés. Elle a vu venir… le seul Mathieu Bihet (MR). Un seul sur 44! Comme tous les autres, Sander Loones avait piscine. Ou kayak. Il est vrai que, comme plus grand parti du pays (25 députés), la N-VA est le plus gros bénéficiaire du système actuel de financement des partis par l’argent public. Et qu’elle touche une rawette de onze millions. Par an. Et puis on ne peut pas être pugnace tous les jours…

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