

La découverte d’un abus ou d’un excès en politique peut toujours être pris de deux manières. D’abord avec une légitime sensation que rien ne change et que nous sommes condamnés à en vivre régulièrement. Et puis, il y a une manière plus optimiste de voir les choses. La révélation de ce qui cloche est la démonstration que notre démocratie ne cache aucune poussière sous le tapis. Dans des pays plus totalitaires, on ne parle pas de ce genre de dysfonctionnement. La façon dont certains parlementaires ont organisé, avec une imagination fascinante, le dépassement du plafond de pension laisse pantois. Mais la réaction des parlements concernés fut immédiate : gel de la mesure et étude approfondie de la façon dont on va récupérer les sommes versées via ce système. Malheureusement, l’image de certains décideurs en (re)prend un coup. Et cela met, finalement, tout le monde dans le même panier. À un an des élections, ce n’est évidemment pas une bonne chose. « Désastreux même », me confiait une porte-parole d’un important parti.
Pendant le direct, au fil des questions posées, je me suis rendu compte, et j’espère ne pas être naïf, qu’il y a une vraie volonté de changement. Plus aucun sujet ne semble tabou. Sous l’impulsion d’un panel citoyen, les présidents de partis acceptent de débattre des dotations qu’ils perçoivent. La limitation du nombre de mandat devient envisageable. Un meilleur contrôle de l’octroi des pensions de parlementaires est clairement sur la table. On ne dépensera plus des milliers d’euros pour le confort des députés. Oui, le débat de ce mercredi me laisse le vrai sentiment qu’une partie grandissante du monde politique est prête à remettre en question certains « privilèges ». Ces élus se heurteront peut-être au conservatisme de certains « anciens ». J’ai encore la faiblesse de croire que la majorité souhaite avancer. Mais ce sera dur… En matière de renouveau politique, c’est même toujours dur comme faire… évoluer la démocratie.