

Dans notre dossier sur l’industrie pharmaceutique, Kanar met en scène une chercheuse qui vient de finaliser un nouveau médicament. À son collègue laborantin, elle dit: “Il ne nous reste plus qu’à trouver la maladie que ce médicament très cher peut soigner”. C’est osé comme réflexion, mais c’est quand même bien vu... Par l’humour et l’absurde, le cartoon questionne la gourmandise du marché des molécules. Sur la page de droite, il dessine un professeur qui répond à une journaliste, affirmant “Nous investissons énormément dans la recherche et le développement”... “De nos techniques de vente”, ajoute un confrère au sourire carnivore. Ce sourire horrible et arrogant que Kanar sait si bien placer lorsqu’il veut pointer les aspects les plus dérangeants, voire les plus obscènes, de notre société. En deux strips, notre dessinateur a planté le décor et résumé les interrogations qui nous traversent l’esprit lorsqu’on fait la queue chez le pharmacien… Les médicaments sont-ils des produits comme les autres? Jusqu’où le secteur provoque-t-il la concurrence? Combien dois-je payer ma boîte d’antalgiques? On l’oublie, mais lorsqu’on avale un cachet ou qu’on se glisse des gouttes dans le nez, on avale des années de recherche. On n’y pense pas toujours mais sur une prescription du médecin, il y a aussi la signature d’un laboratoire.