Pensions : il est temps de former une réforme longue durée

Karine Lalieux n’est pas la dernière à accepter, même quand la situation est compliquée, de venir sur le plateau de QR. Elle a néanmoins décliné notre invitation pour le débat sur la réforme des pensions. On nous a fait savoir qu’elle travaille ardemment sur la réforme qu’elle devra défendre prochainement. Le Premier Ministre lui a glissé une fameuse peau de banane sous les pieds en avançant des propositions dont on nous dit qu’elles n’ont aucune chance d’aboutir et qui, par ailleurs, ne règleraient rien. Tout le monde était d’ailleurs un peu surpris, sur le plateau, par la volonté d’Alexander De Croo de ne pas augmenter, comme prévu, la pension minimum. Le MR se dit prêt à discuter mais PS et Ecolo dénoncent une idée socialement injuste en pleine période de crise du pouvoir d’achat. Le débat a aussi évoqué la nécessité de faire travailler plus. 500 000 personnes sont aujourd’hui en arrête maladie longue durée et on constate que cela concerne surtout des hommes et des femmes en fin de carrière. Personne ne se voilait la face, le découragement, le burn-out et la dépression font beaucoup de dégâts chez celles et ceux à qui ont fait trop vite comprendre qu’ils ne sont plus dans le coup professionnellement.

Une liste des métiers pénibles n’est toujours pas d’application. Beaucoup la demandent mais on a bien compris que les critères objectifs vont être très compliqués à définir. L’enjeu est pourtant de cerner les carrières les plus dures et de permettre à ces travailleurs de souffler plus tôt. Réglera-t-on aussi, enfin, la question spécifique des pensions des femmes dont on connaît les difficultés à accomplir des carrières complètes ? C’est tout cela qu’il va falloir régler. Les pensions ne sont, en Belgique, qu’une succession de textes qui ne gèrent qu’à court terme. Il est temps de transformer tout cela en projet de société. Il est temps de former une réforme longue durée.