
Noël : le sens de la fête en temps de crise

Avec ce numéro des fêtes, nous déclarons officiellement ouverte la saison du vin chaud, des téléfilms pousse-au-plaid, du shopping last minute, des blagues sur Mariah Carey et du tirage de gueule. Si beaucoup se réjouissent d’entrer en période “rocher Ferrero”, d’autres font savoir au monde entier que tout cela ne les concerne pas et se présentent à la table des réjouissances sous le masque de Jean-Pierre Bacri (leur dieu) dans ses moments les plus râleurs. Dans une société où tout bouge et se déconstruit, dans un environnement qui interroge les traditions et les représentations, Noël reste une balise dont le rituel continue de résonner en cercles concentriques parmi les croyants et les non-croyants - les fidèles, les Bob et les guindailleurs. La fête évolue en fonction des nouveaux visages que prend la famille, mais également au gré des prises de conscience sur l’environnement, patraque suite à nos années de surconsommation. Bien sûr, les fêtes de fin d’année s’inscrivent en un pic ascendant dans le tableau des dépenses. Mais elles sont aussi, plus simplement, l’occasion de reprendre son souffle car tout le monde, à cette période de l’année, est fatigué. Bientôt un an de guerre en Ukraine, des factures d’énergie qu’on redoute comme un uppercut, des fins de mois de serrées à très serrées - tout cela ne devrait pas donner envie de célébrer. Et pourtant…