
Labels: le piston des tampons

Pour aider et même protéger nos choix de consommation, les labels se sont multipliés. Aux dates de péremption, avertissements de sécurité, notices de composition, se sont ajoutés des indicateurs qui reflètent des préoccupations désormais cruciales (provenance, qualité traditionnelle, respect de l’environnement, droits des travailleurs, performances énergétiques). Les marques n’hésitent pas à s’emparer de ces nouveaux arguments de vente, utilisant des mots persuasifs mais non réglementés comme “nature”, “bon pour la planète”, “durable”, “meilleur produit”… Le greenwashing, art de se faire faussement écolo, peut rapporter gros.
Ces étiquettes flatteuses et parfois trompeuses reposent rarement sur des certifications indépendantes. Rien qu’en 2021, notre inspection économique a relevé 66 abus. On a beau pester contre les tracasseries de l’Union européenne, elle au moins joue son rôle de contrôle. On peut faire confiance à ses labels (et heureusement à quelques autres que nous pointons). Les États, par négligence, confiance dangereusement placée ou manque de financement, ont souvent abdiqué, laissant à l’industrie le soin de se réguler et la tentation de se vanter. Notre dossier montre pourtant chez les citoyens une volonté nette de réclamer plus de transparence et le tri entre les décorations méritées ou arrangées.