Crimes sexuels : faits divers, faits ordinaires

Les victimes de violences sexuelles sont enfin prises au sérieux, avec notamment un projet de loi à l'agenda politique. Mais le chemin est encore long avant un véritable changement sociétal. C'est notre dossier de la semaine.

manifestation contre les violences sexuelles
Manifestation contre les violences sexuelles, le 14 octobre dernier. © BelgaImage

Des plaintes à Ixelles pour viols qui poussent à manifester et à témoigner, des jugements incompréhensibles qui soulèvent l’indignation, un projet de loi en débat… Les crimes sexuels font l’actualité jusque dans les conseils communaux et au Parlement. Des faits divers malheureusement si ordinaires qu’ils devraient être qualifiés de “phénomènes de société”. Notre gouvernement a d’ailleurs désigné comme “priorité absolue” la lutte contre les délits sexuels.

En mars 2022, une réforme de notre vieux Code pénal devrait être effective. De l’avis général, elle va dans le bon sens, celui de la place centrale des victimes et d’une redéfinition du consentement. Elle sera profonde, mais elle ne suffira pas. Il restera à appliquer la lettre de la loi. Or la police et la justice ont un retard considérable sur notre époque. Appliquer aussi son esprit en dehors des commissariats et des tribunaux. On ne pense pas qu’aux patrons de bar très passifs ou aux copains trop compréhensifs. L’expression “culture du viol” est si choquante qu’on voudrait la repousser. Mais au-delà de ces mots qui font mal, il y a des réalités plus insupportables encore. Militer pour des “relations libres et égalitaires et la prévention des agressions sexuelles” et éduquer à la culture du consentement, ce n’est pas du féminisme, c’est un idéal humaniste.

Découvrez notre dossier "Stop aux crimes sexuels"

couverture du moustique sur le consentement

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