
Impôt sur la fortune : les ultra-riches vont-ils fuir ou aider la Belgique ?

Le PS a relancé, il y a quelques jours, l’idée d’un impôt sur la fortune. Le moins qu’on puisse dire c’est que le sujet a été fort débattu sur nos réseaux sociaux et pendant le dernier débat du mercredi. L’idée semble séduire. Et là où le principe est intéressant, c’est lorsqu’on nous explique que cela permettrait de réduire, un peu, le sentiment d’injustice qui monte face aux inégalités, elles aussi, en hausse. Cette colère est dangereuse en démocratie. Les extrêmes les plus abjects se sont toujours nourris de la frustration populaire. Ils l’entretiennent régulièrement pour s’assurer que les braises n’attendent qu’un souffle pour redevenir un incendie incontrôlable. Les récentes émeutes au Brésil en sont la démonstration. Il y a donc urgence, en Belgique, à agir pour éteindre tout ça. Personne, pendant le débat, ne niait - et c’est un bon début - la nécessité de revoir les charges sur le travail. Depuis des années, le monde politique promet du changement à ce niveau-là. La manière fera débat. Or, on n'a plus beaucoup de temps pour ça…
À lire aussi : Richesse : les chiffres ahurissants d'Oxfam pour alerter sur les inégalités croissantes dans le monde
L’idée d’aller vers les grandes fortunes belges pour renflouer les caisses est donc sur la table. Là aussi, les mots sont importants. 200 milliardaires et millionnaires de ce monde ont écrit une lettre affirmant qu’ils sont prêts à mettre la main au portefeuille si une taxe sur la fortune doit voir le jour dans leurs pays. Il n’y a pas de Belge parmi les signataires mais ça ne signifie pas que la chose est impossible. Tout serait une question de méthode. La fiscaliste Sabrina Scarna craint qu’une telle taxe ne soit d’abord un repoussoir chez nous. Elle semblait plus positive sur l’idée d’une sollicitation, basée sur un projet. Elle suggérait que l’on mette ces fortunes autour d’une table et qu’on leur explique qu’on a besoin de fonds pour les soins de santé, les écoles, les routes… Bref, une manière de laisser une trace dans des projets à long terme. Ces familles très fortunées aiment, dit-on, notre pays. Au point, dit-on aussi, d’être prêtes à l’aider financièrement. Alors, chiche les riches ?