Le procès des attentats de Bruxelles ressemble à une farce

Les différentes polémiques autour du procès des attentats de Bruxelles offrent un triste spectacle. Les responsabilités sont multiples, y compris chez les avocats de la défense.

procès des attentats de Bruxelles
© Jonathan De Cesare/BelgaImage

Notre pays ne sort pas grandit des premières audiences, ou plutôt tentatives d’audiences, de ce procès ô combien difficile. Les farces du box des accusés et des fouilles corporelles étaient évitables si on avait un tout petit peu anticipé par des réunions préparatoires entre les différents acteurs. Rien de tout cela n’a été fait et personne n’a vraiment l’air de se sentir responsable. Le silence du Ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne est désespérant. L’homme est, malheureusement, coutumier du fait. Qu’on ne nous dise pas qu’on ne pouvait pas prévoir, qu’on ne savait pas comment organiser ce procès gigantesque. L’argument ne tient pas. La France a remarquablement géré les audiences des attentats de Paris. Tout avait été pensé et discuté au préalable. Ce procès français est considéré comme un exemple par le monde judiciaire. Nous offrons, nous, la triste image d’une justice prise en otage par des procédures, compréhensibles certes, mais tellement en décalage par rapport aux souffrances des parties civiles.

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Oui, la défense a des droits. Et c’est fondamental en démocratie. Ils sont garants d’une justice humaine. Mais la défense a aussi des devoirs. Celui de respecter les parties civiles en est un ! Un avocat en colère soulignait d’ailleurs que la question des fouilles, par exemple, était judicieusement posée mais qu’elle avait été exploitée de manière très excessive par des avocats trop procéduriers. Tout cela a envoyé les vraies victimes au second plan pendant trop longtemps. Aujourd’hui, on entend enfin les premiers récits des survivants. Ça glace le sang. La vraie souffrance est là, et pas dans une génuflexion. Les accusés donc jouent au chat et à la souris avec le tribunal. Il est peut-être temps de se montrer plus ferme. Imposer leur présence est possible, les juger par contumace aussi. La présidente de la cour Laurence Massart pourrait alors regarder les chaises vides, et s’adresser à la seule chose que les accusés représentent aujourd’hui, en leur disant : «Indécences, levez-vous !»

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