Quand «Melon» Musk fait de la haute diplomatie... en 140 signes

Le patron de Tesla, SpaceX et Twitter croit pouvoir régler tous les problèmes du monde.

Elon Musk
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Elon Musk fait tout et pas que. Il fait des voitures électriques, des voyages de milliardaires dans l’espace et des gazouillis sur réseau social. Mais c’est un bienfaiteur, aussi. Maintenant qu’il s’est acheté Twitter (pour 44 milliards $), Elon résout aussi les problèmes du monde à ses heures perdues. Les guerres, par exemple. Pour l’Ukraine, c’est fait. En tout cas si on est abonné à son compte Twitter. Poutine annexe la Crimée puis envahit le Donbass? No souçaï, Elon le Diplomate a la solution. En un cui-cui sur “son” Twitter, il dégaine un plan de paix: la Crimée sera russe, des référendums seront organisés par l’ONU dans les régions “annexées” et l’Ukraine deviendra un pays “neutre”. Voilà, pouf, affaire réglée. Cadeau d’Elon en direct de son iPhone. Ce qui a fait la journée de Volodymyr Zelensky. Autre chose? Le Yémen? L’est du Congo? Le Mali? Demandez à Pin-pon Musk, il aura une solution. Pour tout. D’ailleurs, dans sa (grosse) tête, Elon peut tout. D’abord parce qu’il est number one of the multimilliardaires of the world. Donc il peut avoir le melon (dans son cas, la méga-pastèque). Et surtout, Elon est “libertarien”. Et le libertarien, par définition, ça peut tout faire. Au dico, le libertarien prône une philosophie (?) où la liberté individuelle, donc la liberté du marché, donc la liberté d’expression sont au-dessus de tout. Au nom de cette totale “liberté”, il va sans dire que la force publique, la collectivité, la régulation, le bien commun sont des notions très beurk-beurk. Et que l’État, une horreur!, ne doit intervenir sur rien. Traduction pour “Melon” Musk: je fais, je vends, je dis, j’écris, je délire, je-poste-ce-que-je-veux. Comme je suis le boss de Twitter, je réintègre donc tous les comptes bannis des petits Trump de la Terre, qui peuvent à nouveau s’acharner à l’invective, à l’incitation à la haine, au racisme, à la diffamation, à l’injure. Au nom de la sainte “liberté d’expression”. Et moi, Elon, dans mon tweet-monde libertarien, je fais des plans de paix. Dont on résume la teneur: envahissez, tuez, démolissez, bombardez, écrasez, volez, violez en toute “liberté”, c’est pas grave. Après, Elon arrive et s’occupe du partage. Tout ça en moins de 140 caractères…

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