À Shanghai, une dictature sanitaire, une vraie

Dimanche, une fois n’est pas coutume, le programme de TF1 avait de quoi faire réfléchir.

shanghai
© TF1

Sept à huit a frappé fort et on ne fait pas allusion aux 64 ans sans lifting de Carole Bouquet. Images volées à l’appui, Shanghai: le martyre des habitants montrait comment était imposé le confinement actuel de la mégalopole chinoise (27 millions d’âmes). Isolations forcées et groupées dans des conditions que même une prison belge trouverait inacceptables, coups et insultes, enfermement strict chez soi, quasi sans provisions, sans communication, erreurs ­administratives dramatiques, craquage en masse… Ceux qui, chez nous, ont manifesté contre la dictature sanitaire feraient bien d’y jeter un œil. Ça leur rappellerait le sens des mots. Mais il faut s’y faire: “relativiser” n’est plus un sport à la mode. On peut aussi noter que dans une France censée étouffer sous les inégalités, la richesse est moins ­concentrée que dans les ­régimes populistes. Quand 1 % des plus riches détient 22,1 % de la richesse française totale (chiffre en diminution de 3,5 % en vingt ans), les ­Russes blindés en possèdent 58,2 % (+ 4), les Brésiliens sous ce Bolsonaro si proche du peuple, 49 % (+ 5) et la Chine s’autorise l’augmentation la plus spectaculaire, ­passant de 20,9 à 30,6 % (+ 10!).

Cette situation française encourageante n’empêche pas de spectaculaires dérapages. Ainsi le grand patron de Stellantis, giga-groupe fusionnant Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, a obtenu un salaire de 66 millions d’euros. Pour être juste, il a déjà touché 19 millions, le reste lui sera versé au “compte-gouttes” jusqu’en 2026, pour s’assurer de sa fidélité, et selon des modalités ­secrètes. Emmanuel Macron a beau être choqué, il ne peut pas plus intervenir dans une entreprise privée (officiellement néerlandaise) pour diminuer ces chiffres que Marine Le Pen ne pouvait obliger les patrons à augmenter les petits salaires de 10 %. Chez nous, un grand manager, en moyenne, gagne 3 raisonnables millions d’euros, mais le n°1 chez InBev a touché 8,5 millions, cinq fois plus que son ­prédécesseur, tout ça grâce à son profil “digital”. Travaillez bien à l’école numérique, les enfants.

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