

Avec son empire économique (Tesla, SpaceX, Twitter, Starlink, Neuralink, etc.), Elon Musk est devenu ultra-visible, mais sa personnalité reste mystérieuse. Un temps proche des démocrates, il est passé côté républicain et multiplie les déclarations polémiques. Pour savoir qui se cache derrière le comportement erratique de celui qui peut investir des milliards dans des fusées qui explosent immédiatement, Pierre Monégier a enquêté.
Le journaliste a interrogé son père mais aussi le fondateur de Tesla (car oui, Elon Musk ment quand il affirme en être le créateur), son collaborateur des débuts de SpaceX, etc. Des témoignages qui montrent à quel point Elon Musk est influencé par son syndrome d’Asperger et son addiction au travail. De là découlent son intérêt disproportionné pour l’espace, car il y voit le salut de l’humanité, et ses raisonnements qui ont du mal à prendre en compte le ressenti d’autrui. À l’école, il avait par exemple réagi froidement au suicide du père d’un camarade de classe. Plus tard, il s’étonne de voir son collègue lui répondre difficilement au téléphone à trois heures du matin. Aujourd’hui, il ne se préoccupe guère des pertes d’emploi, des morts atroces d’animaux lors des expériences de Neuralink, ou des retombées négatives de son site SpaceX sur la ville voisine de Brownsville. Pour lui, cela relève d’un darwinisme logique. Petit à petit, on comprend à quel point le vrai visage du muskisme est intrinsèquement lié à sa personnalité. Un constat inquiétant quand on sait qu’il est devenu le deuxième homme le plus riche du monde, ce qui ouvre la porte à des dérives potentiellement dévastatrices. Ce reportage le met bien en évidence, en pointant cet égocentrisme maniaque qui a certes contribué à son succès mais qui représente aussi un risque pour notre société.