
L'histoire de la Sabena vue de l'intérieur

Diffusion le 19 mai à 20h50 sur La Une
Ce 23 mai, la Sabena aurait dû souffler ses cent bougies mais l’histoire en a voulu autrement. Douze ans après sa faillite, la chute de la compagnie aérienne nationale fait toujours aussi mal à ses ex-employés, les Sabéniens. C’est ce qui ressort du docu préparé par la RTBF qui est partie à la rencontre des pilotes, hôtesses de l’air et autres témoins pour retracer le parcours de cette société vue de l’intérieur. Un récit qui démarre donc il y a cent ans, lorsqu’il n’existait que deux compagnies dans le monde (KLM et Avianca), avant d’aborder sa croissance fulgurante pendant un demi-siècle (avec la ligne vers le Congo, puis sa réputation de service d’excellence, ses avions cinq étoiles, etc.) et enfin sa décadence dès les années 1980.
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À chaque étape, le point de vue des Sabéniens est mis en valeur. Ils racontent leur recrutement, leurs entraînements intensifs, leurs conditions de travail et leur soif de liberté. Des couples se forment, mais il y a aussi beaucoup de machisme - entretiens sexistes, école de formation qui sacralise la beauté des hôtesses de l’air et écarte longtemps les femmes du poste de pilote, mains sur les fesses dans l’avion…. “La Sabena reflète son époque et le combat des Sabéniennes a marqué le féminisme belge, explique la réalisatrice Marianne Klaric. C’est un autre monde. Même le secteur de l’aviation n’a plus rien à voir. Ça nous fait réfléchir aussi sur ce qu’est devenu le monde du travail.” Mais ce qui l’a surtout marquée, c’est l’attachement des employés pour cette compagnie réputée pour son excellence. “L’aviation, c’est l’aventure et ça fait rêver. C’était leur vie. Puis c’est un sujet qui parle à tout le monde. C’était le porte-drapeau de la Belgique, dont on voit la transformation de 1923 à 2001, et la Sabena était dans les journaux, les pubs, les sacs, la vaisselle, etc. Ça faisait partie du patrimoine, comme la royauté et le chocolat, d’où cet attachement”.