
Les réseaux de la colère, un docu qui retrace la banalisation de la haine en ligne

Diffusion le 8 mai à 20h30 sur La Trois
Ce ne sont plus des petits commentaires lâchés ici ou là, ce sont des torrents entiers de vomi virtuel qui, aujourd’hui, se déversent chaque jour sous les publications Facebook, dans les commentaires Instagram ou en réaction à des vidéos TikTok. Une haine qui n’est même plus cachée, tant elle est devenue d’une banalité affligeante sur ces “réseaux sociaux” qui promettaient pourtant, à leurs débuts, un rapprochement convivial, voire constructif, entre les gens. Comment est-on passé d’un monde idéal à un univers infernal? La réponse est donnée dans un documentaire qui fait mal aux yeux et au bide. On y suit des usagers d’Internet qui ont été victimes d’une haine tantôt insidieuse, tantôt inouïe, qui racontent comment leurs vies ont basculé en raison de leurs idées ou de leurs valeurs, pris au piège par une machine numérique où l’insulte s’est intensifiée en quelques années.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Ceux qui combattent cette violence, eux, se demandent ce qui a bien pu changer, et leurs observations sont sans appel. Au-delà de l’opacité technologique, le discours politique a désormais intégré les codes et le langage des réseaux afin de mieux répandre ses discours nauséabonds - on se souvient, de la façon dont le Vlaamse Belang a balisé le terrain chez nous, en utilisant Facebook comme un cheval de Troie. Les médias, eux aussi, ont évidemment quelques doigts à se mordre: leur soif de clics les pousse à publier des articles qui attirent les haineux de tous bords, et la modération n’est pas l’outil que ces médias manipulent (volontairement?) le mieux. Quoi qu’il en soit, les experts rappellent aussi que la “colère” qui squatte les réseaux est certainement le reflet d’un malaise social aussi profond que tenace. Et la liberté d’expression, petit à petit, d’y perdre de précieuses plumes.