

Cela fait désormais plus d’un demi-siècle qu’il chante mais il est toujours là. Avec pas moins de 22 albums au compteur, Bernard Lavilliers est devenu une référence au sein de la scène musicale française et, avec un tel statut, il paraît normal que la télévision publique lui dédie une soirée entière. C’est chose faite maintenant avec France 4 qui retransmet d’abord un de ses concerts, organisé dans le cadre de la tournée de son dernier disque, “Sous un soleil énorme”, publié en 2021.
Fidèle à son image de chanteur baroudeur, Bernard Lavilliers nous fait voyager des deux côtés de l’Atlantique, avec ce mélange de sons venus d’Europe et d’Amérique latine, ainsi que ses paroles qui évoquent des problématiques sociétales comme l’inflation. Logiquement, son dernier album est bien mis en valeur, mais il interprète également beaucoup de ses anciennes chansons, surtout des années 1980 et 2010 (celles parues entre ces deux décennies passent plus ou moins à la trappe). Plusieurs artistes invités sont également présents: le duo Terrenoire, Jeanne Cherhal ou encore le quatuor Ébène. Un beau spectacle, tantôt apaisant avec des airs acoustiques, tantôt plus animé lorsque l’âme du Brésil s’invite à la fête.
Après presque deux heures de concert, France 4 diffuse ensuite un court documentaire sur le chanteur, intitulé Bernard Lavilliers, contrebandier musical. Il s’agit en réalité essentiellement d’un échange entre Bernard Lavilliers et le journaliste Michel Field, afin de faire le bilan de sa tournée et, plus largement, de sa carrière. L’occasion pour le chanteur de parler de ses nombreuses rencontres et de ses voyages, notamment entre deux lieux qui lui tiennent à cœur: Saint-Étienne et le Brésil. Le temps est limité pour raconter autant de choses, mais cela lui permet quand même de partager son amour pour la poésie et de nous transmettre ce sentiment qui l’anime profondément, à savoir cette nécessité d’un ailleurs qui l’inspire tant.