Retour sur l'histoire du disco français, d'hier à aujourd'hui

Diffusion le 15 avril à 21h10 sur France 3

À l’époque, on pensait surtout à un phénomène de mode. À raison, peut-être: né aux États-Unis au milieu des années 70, et porté par des artistes tels que Gloria Gaynor ou Manu Dibango, le disco a rapidement fait des émules dans l’Hexagone. Après avoir été adopté par Patrick Juvet (Où sont les femmes? est souvent considéré comme le premier titre français de ce genre musical festif), tous les interprètes alors en vue s’y sont adonnés. On se souvient bien sûr de Dalida (Laissez-moi danser), Claude François (Alexandrie Alexandra), Sheila (Spacer)… Mais bien qu’ayant vu le jour outre-Atlantique, ce style a considérablement été influencé par les talents francophones, comme le met en avant ce documentaire inédit, en le qualifiant même de “Révolution française”.

Illustrations à l’appui, le réalisateur François Chaumont souligne que le “french sound” n’avait pas à rougir face à la concurrence internationale. Si certains découvriront sans doute que le succès du groupe Village People était en réalité le fruit de la collaboration entre deux producteurs frenchies, Henri Belolo et Jacques Morali, d’autres se rappelleront aussi que Marc Cerrone ou Patrick Hernandez (Born to be alive) ont d’abord été acclamés dans d’autres pays avant d’être adoubés en France.

Mais au-delà des histoires secrètes des plus grands tubes, qu’on savoure ici avec gourmandise, le programme n’oublie pas de décrypter cet engouement et l’influence qu’a pu avoir le disco. À savoir, faire souffler sur la société un véritable vent de liberté, capable d’offrir une visibilité aux minorités. Et si beaucoup ont pu l’imaginer en état de mort cérébrale, à l’apparition du Sida, cette musique n’est pas décidée à tirer sa révérence, car régulièrement remise sur le devant de la scène comme le prouvent aujourd’hui Clara Luciani ou Juliette Armanet. Pour sûr, “le dernier jour du disco” n’est pas encore près d’arriver.