
Après le rêve, le cauchemar de Martin Luther King

Diffusion le 18 mars à 20h35 sur La Trois
Pour le grand public, Martin Luther King reste associé à son discours “I have a dream”, prélude à la fin de la ségrégation aux USA. Mais qu’est-il devenu après cette victoire? La mémoire collective a oublié cet épisode et ce n’est peut-être pas un hasard. Lui qui était l’ami du président Johnson finira par vertement le critiquer, s’attirant ainsi les foudres de la Maison-Blanche qui préfère depuis éviter de rappeler ce moment de tension.
Puisque Washington ne le fait pas, c’est donc la RTBF qui se penche sur ces années de la vie de King. On a ainsi un peu l’impression d’avoir la saison 2 d’une série qu’on aurait arrêtée en cours de route. On retrouve le militant de la non-violence, désormais engagé dans la lutte contre la pauvreté qui frappe la communauté noire et qui perpétue de fait le racisme. Mais contrairement à son précédent combat, les personnalités démocrates ne le soutiennent pas. Pire: elles le piègent, comme le très corrompu maire de Chicago. Johnson, irrité par les émeutes impliquant des Afro-Américains à travers le pays, finit par demander au FBI de le discréditer, par la désinformation s’il le faut. Une campagne anti-King qui détruira complètement sa réputation mais pas sa ténacité à défendre ses idéaux, face à laquelle on ne peut être qu’admiratif tout au long de l’émission. Il n’est pas fait mention des théories du complot entourant la mort du pasteur, tué par un suprémaciste blanc. En filigrane, le docu laisse toutefois entendre que le FBI, en attisant la haine contre lui, pourrait avoir une responsabilité indirecte dans ce meurtre. Quoi qu’il en soit, on retient surtout de cette histoire son côté tragique, sûrement le moment le plus touchant de sa vie, et le fait que 55 ans presque jour pour jour après son décès, les différences de revenus entre Noirs et Blancs sont restées les mêmes.