
Chauves, la revanche : comment la calvitie est passée de moquée à stylée

Diffusion le 17 mars à 21h00 sur France 5
“C’est une vraie panique dans ma tête. [À l’époque], je commence le métier, je fais de la figuration dans Jamais deux sans toi et je me dis “Putain, mais je ne vais pas réussir parce que je vais être dégueulasse sans cheveux”. Et en fait, j’ai rasé et puis voilà.” Éric Judor fait partie du fameux cercle des “chauves célèbres”. Mais comme beaucoup, l’acteur et réalisateur a dû passer par bien des étapes avant de se faire une raison. Ce sont ces dernières qu’examine ce documentaire grâce aux interventions du danseur François Alu, de l’ancien footballeur et comédien Frank Lebœuf, des vidéastes Cyrus North et Carlito et de l’acteur et réalisateur Fabrice Éboué.
L’occasion de revenir sur différentes images du dégarni: celle du pitre véhiculée par des comédiens comme Gérard Jugnot, Michel Blanc ou Jacques Villeret, celle du Français moyen un peu beauf qui reflète une certaine angoisse masculine ou même, comme l’explique le sociologue Michel Messu, celle de l’homme en plein déclin physique et en perte de ses capacités sexuelles. Chaque intervention est entrecoupée d’histoires populaires du cheveu. Il y a celle sur les alternatives comme les toupets et les moumoutes, dont la plus célèbre est celle d’Andre Agassi, le champion de tennis dont la crainte de perdre sa perruque devant le monde entier a probablement été l’une des principales raisons de sa défaite lors de sa toute première finale de Roland-Garros, à tout juste 20 ans. Il y a aussi l’histoire de François Hollande, qui a fait appel à un coiffeur à 10.000 euros par mois lors de son quinquennat, ou les récits d’implants, désormais très populaires en Turquie. Réalisé sur un ton léger et rafraîchissant, ce documentaire en dit long pourtant sur l’évolution de la société et de ses acceptations esthétiques et capillaires.