
Safe, un jeu de piste signé Harlan Coben

Diffusion le 2 mars à 21h10 sur TF1
Programmation plutôt originale de TF1 dans sa case fiction du jeudi, puisque après le dénouement de la série Balthazar et avant quelques nouveautés (comme Master Crimes, avec Muriel Robin et Daron, avec Didier Bourdon), la chaîne pioche une fois n’est pas coutume dans son “catalogue” en proposant cette création originale, qui a connu un beau succès en 2018. Sur C8 d’une part et sur Netflix d’autre part. Depuis longtemps connu pour ses adaptations (Ne le dis à personne en tête), Harlan Coben, l’un des romanciers les plus prolifiques au monde, s’est lui-même attelé à la création de séries en 2016 (The Five), qui précédait Safe.
Dévoilée au premier festival Canneseries et articulée en huit épisodes - et deux soirées télé -, cette série nous emmène dans la banlieue résidentielle de Manchester chez Tom Delaney (Michael C. Hall), un chirurgien veuf vivant avec ses deux filles. Un foyer dont le quotidien va basculer avec la disparition de l’aînée, au terme d’une soirée arrosée dans une villa environnante. Sans véritable indice, Delaney, ex-militaire, va alors se mettre à suspecter l’ensemble de son entourage - dont Zoé (Audrey Fleurot), étrange professeure de français - jusqu’à se transformer en détective privé. Et ce, malgré l’implication d’une professionnelle, Sophie (Amanda Abbington, vue dans Sherlock). Rendre captivant un sujet déjà vu, comme celui de la disparition d’une enfant, c’est un peu la marque de fabrique de Coben - épaulé ici par un scénariste de référence, Danny Brocklehurst (Shameless) - qui a imaginé ce huis clos intrigant. Lent à son entame peut-être, mais l’intérêt et le rythme se bonifient d’épisode en épisode, à mesure que les révélations et les personnages défilent, chacun pouvant tout à fait ressembler à un suspect potentiel. Volontairement malaisante, parfois drôle (grâce notamment aux étonnants voisins de Tom) et sans doute critique d’un monde renfermé sur lui-même, cette minisérie à suspense remplit son contrat à merveille. Jusqu’à son imprévisible dénouement.