Elizabeth - Regard(s) singulier(s), le portrait presque artistique de la reine

Diffusion le 7 février à 20h30 sur Be1

En voyant le titre de ce programme, vous soupirez peut-être: ”Mais non, ils vont encore parler d’Elizabeth II?!” Et en effet, comme c’est le cas depuis son décès, la défunte reine est à l’honneur. Mais qu’on se rassure, ce film n’est pas n’importe lequel. Réalisé par Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill), il arrive à tirer son épingle du jeu. Si vous pensiez regarder un docu comme il en existe tant sur les coulisses du règne élisabéthain, c’est raté! Ici, l’idée est de faire un portrait presque artistique de la souveraine. Il n’y a ni voix off, ni commen­taire. Seules les archives défilent (avec heureusement beaucoup de discours qui remettent bien en contexte). Et contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’une biographie, ces images ne se ­succèdent pas selon un ordre chronologique mais thématique.

Le film est découpé en chapitres, chacun étant centré soit sur un aspect de la vie de la reine (son union avec Philippe, ses chevaux, son annus horribilis, etc.), soit sur un sujet plus large (la relation de la monarchie avec les Britanniques, les ­colonies, etc.). Une configuration particulière qui lui donne un petit côté ”best of”, ou ”album de famille”. Et comme en feuilletant les photos de ses proches, on se surprend à être ému, et ce encore plus grâce à une musique omniprésente choisie avec soin. Elizabeth II apparaît encore plus naturelle qu’à l’accoutumée, comme lorsqu’elle se passionne pour les courses hippiques tel un tifoso exalté. Puis plus généralement, c’est tout un pays qui apparaît en filigrane. Cela ­donne un petit côté ”art et essai“ au film. Seul bémol: sans voix off, il n’est pas toujours simple de saisir ce que l’on voit exactement à l’écran, surtout lorsque des abstractions apparaissent avec le mon­tage. Reste que l’émotion et la nostalgie sont là, quoi qu’il arrive.