
Bullet Train, Brad Pitt fait le pitre dans un TGV

Diffusion le 4 février à 20h30 à Be1
Sous son nom d’emprunt et son chapeau mou, la Coccinelle (Brad Pitt) est en réalité un tueur marqué par la poisse. Pour son retour aux affaires, il a pour mission de dérober une mallette planquée dans le train japonais à grande vitesse Shinkansen. Mais attention à la manière qui est la sienne désormais: pacifiquement, sans arme (ni haine), ni violence. Pas de chance pour lui, une horde d’assassins “pas tibulaires mais presque”, également très intéressés par la mallette, vont mettre à mal ses bonnes résolutions…
À l’heure des blockbusters sérieux, sentencieux, voire prétentieux comme Dune de Villeneuve ou même The Batman où les (super-)héros se couchent tous chez le psy pour soigner leur neurasthénie bien en phase avec notre monde en lambeaux, Bullet Train fait office de sale petit garnement provocateur assis au fond de la classe près du radiateur, vous voyez, et qui allume des pétards tonitruants sous les fesses de la morosité. Alors, oui, Bullet Train mérite un bonnet d’âne pour des tas de raisons: son scénario-prétexte, son humour lourdingue, sa bande-son assourdissante, son air de déjà-souvent vu, ses emprunts aux classiques du cinoche pour en faire du hachis parmentier à coups d’effets tapageurs et de caméra agitée. Et pourtant. On ne peut s’empêcher de rire devant cette bagarre épique dans la “voiture-silence”, d’admirer un Brad Pitt sûr de son charisme (il a raison, à 60 balais, il est une offense faite aux hommes) et prêt à toutes les outrances dans son imitation bidon de Jackie Chan qui aurait mangé un clown keatonien. De goûter comme un plaisir coupable à ces vignettes qui passent en revue Snyder, Tarantino, Rodriguez, Gunn en forme d’hommage à ceux qui ont donné à Leitch l’envie de faire du ciné. Bullet Train, avec dans sa ligne de mire le plaisir pur du spectateur, est un divertissement pop qui ne sert strictement à rien, mais qui le fait drôlement bien.