
Pourquoi Londres est la capitale des soldes après Noël

Diffusion le 22 décembre à 21h40 sur La Une
Zoé s’occupe du planning. Logique: c’est la seule à parler anglais “et je m’y connais un peu plus en shopping”, estime l’adolescente. À Annœullin, dans le nord de la France, elle prépare sa prochaine escapade d’une journée à Londres avec ses deux frères et sa mère Magali. Pas spécialement pour admirer Big Ben, le Tower Bridge ou même le quartier tendance de Shoreditch, plutôt pour écumer les magasins. “On tournera autour de 600 euros en tout pour nos achats, estime Magali. Les soldes vont de -70 % à -80 %, je pense que l’on va revenir bien chargés.”
Comme Zoé et les siens, ils seraient près de 20 millions à profiter chaque année des incomparables remises pratiquées en Grande-Bretagne au lendemain de Noël. C’est le Boxing Day, un jour férié outre-Manche. Cette tradition remonte au Moyen Âge, quand les Anglais profitaient de cette journée pour faire des dons aux plus démunis. Aujourd’hui, le capitalisme est passé par là et ce sont les boutiques qui “offrent” des prix à leurs clients.
À Carbaby Street ou à Oxford Street, l’avenue commerçante la plus longue d’Europe, portiers, petits-fours et concerts sont même prévus pour faire patienter le peuple. Tout est bon pour maintenir les bourses déliées. Et pour ceux qui ont peur de passer à côté de la montre en or, il existe même des “personal shoppers”, des individus qui, comme Esther, 29 ans, se proposent d’accompagner le chaland pour l’abreuver de conseils et, probablement, de compliments. Le tout contre un salaire d’environ 700 euros pour la journée. Ce documentaire se glisse au plus profond de la frénésie des soldes. Pour en montrer ses plus effrayants extrêmes et, on l’espère, questionner l’intérêt de dépenser autant d’énergie pour s’agglutiner dans des magasins suréclairés et surchauffés.