

Six personnes se donnent la mort chaque jour en Belgique. Avec une telle moyenne, le suicide est aujourd’hui la septième cause de mortalité pour la population belge, toutes causes confondues. D’où l’intérêt des lignes d’écoute et de soutien en santé mentale, mises en lumière par ce documentaire profondément bouleversant.
“On joue un rôle modeste, mais qui a une importance capitale”, insiste l’une de ces bénévoles qui répète ne pas se substituer aux médecins et psys. Au bout du fil, ces femmes et ces hommes écoutent, aident, soulagent - mais ne soignent pas - celles et ceux dont la souffrance semble devenue insurmontable. Et ce, à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit, même aux douze coups de minuit qui annoncent la nouvelle année. Leur rôle se résume parfois simplement à briser l’isolement. “Je me souviens de Suzanne. Lorsque je l’ai appelée par son prénom, elle m’a dit que cela faisait trois ans qu’elle ne l’avait plus entendu”, se souvient une autre bénévole de SOS Crise, une ligne d’écoute ouverte durant le confinement et maintenue tant la demande est grande. C’est uniquement à travers les voix de ces écoutants que l’on perçoit les maux profonds de nos sociétés et l’ampleur du besoin cruel d’un supplément d’humanité et de bienveillance envers l’autre.
Ce documentaire, à la fois déchirant et généreux, est suivi d’un débat qui vient compléter son propos. Animé par Julie Morelle, il répond aux questions laissées en suspens et invite autour de la table tous ceux qui n’ont pas pu prendre la parole dans le film: les structures engagées dans la lutte contre le suicide, les psychiatres et sociologues mais aussi les milliers de familles touchées chaque année par ce fléau persistant.