
Dans les affaires sales du nucléaire français

Diffusion le 11 avril à 23h00 sur France 2
Notre “affaire sensible” du soir démarre un soir de décembre 2012, dans le salon de Maureen Kearney qui vit en grande banlieue parisienne. En rentrant chez elle, la quinquagénaire est victime d’une agression aussi soudaine que violente. Retrouvée ligotée par sa femme d’ouvrage, elle a été marquée au couteau et violée. Pendant qu’il exécute sa sombre besogne, son agresseur lui adresse une mise en garde, lui conseillant ”d’arrêter son petit jeu”. Malgré les séquelles physiques et psychologiques qu’elle présente, madame Kearney est accusée par les enquêteurs d’avoir tout inventé. De victime, elle devient accusée puis, après un procès et une enquête de qualité douteuse, condamnée par la justice.
L’histoire aurait pu en rester là, mais Maureen Kearney n’est pas une simple syndicaliste. Elle est la représentante du personnel la plus haut placée dans l’organigramme d’Areva, fierté du nucléaire hexagonal. Estimée pour ses qualités professionnelles et humaines, elle n’a pas le profil de l’affabulatrice auquel sa condamnation la renvoie. Du fait divers sordide, le documentaire bascule alors dans le thriller géopolitique, notamment grâce à l’intervention de la journaliste économique Caroline Michel qui flaire les radiations douteuses qui émanent du dossier. Car le timing de l’agression coïncide avec les enquêtes de Maureen Kearney sur les agissements du rival historique EDF, l’autre grande entreprise publique de l’énergie. On déroule ensuite le fil d’un polar où s’entremêlent intérêts stratégiques internationaux et rivalités industrielles sur fond de scandale politique. Une plongée fascinante (mais pointue) dans les grandes affaires sales des fleurons de la République. Ou comment l’instant le plus marquant d’une vie se perd dans le puzzle gigantesque de mastodontes des affaires.