
À la télé aujourd'hui: Dostoïevski et les tentations de l'Occident

Diffusion le 24 janvier à 16h55 sur Arte
La ville de Baden-Baden, située dans le Land de Bade-Wurtemberg, au cœur de la Forêt-Noire allemande, a eu droit à sa mondialisation à la fin du XIXe siècle. Des Anglais sont venus y implanter le premier club de golf du pays tandis que la demi-sœur de la reine Victoria demeurait sur place. Puis des voyageurs américains ont débarqué avec la ferme intention de reproduire le style architectural des villas de Boston tout le long de la Maria-Viktoria Strasse.
Enfin, il y a évidemment les Russes. La famille impériale, bien sûr, qui séjourne pratiquement chaque année sur place au point que Baden-Baden hérite du surnom de “capitale officieuse de Russie”. Mais aussi quelques grandes personnalités de ce monde, parmi lesquelles les écrivains Nicolas Gogol, Ivan Tourgueniev, Léon Tolstoï et Fiodor Dostoïevski. La cité allemande présente l’avantage non négligeable de posséder des thermes d’un certain luxe, comme Friedrichsbad, construit par les Romains et dont l’eau peut atteindre une température de 68°, ou Caracalla, dont l’eau aurait la vertu de traiter les maladies respiratoires, les rhumatismes et les problèmes articulaires.
C’est pourtant principalement pour son casino que Baden-Baden séduit le public russe - Dostoïevski étant un fervent amateur de la roulette, il vient profiter de ces jeux d’argent, à l’époque proscrits dans l’empire. C’est de cela et de tout le reste que le réalisateur André Schäfer compte parler dans ce documentaire, bourré d’archives et de dessins de l’illustrateur Vitali Konstantinov, animés par Kiana Naghshineh. À la barre, Schäfer appelle quelques grands spécialistes comme Andres Guski, biographe allemand de Dostoïevski, Élisabeth Cheauré, grande connaisseuse de la littérature slave, et André Markowicz, qui a traduit l’œuvre de Dostoïevski. Une programmation qui permet de s’évader tout en déroulant le fil d’un autre temps…