
13 millions pour la N-VA, 10 millions pour le PS

L’argent des partis politiques donne lieu à beaucoup de fantasmes. Question à la Une a enquêté pour savoir ce qui se tramait dans les comptes de nos partis. On en tire quatre enseignements.
1. Éviter la tentation de la corruption
“Il existe une certaine transparence”, reconnaît d’emblée la journaliste Aurélie Fogli qui a mené l’enquête. Depuis la loi de 1989, les partis ont l’obligation de publier leur comptabilité. Ils se partagent un gâteau annuel de 70 millions d’euros ! C’est une somme mais elle évite la tentation de la corruption pour remplir les caisses et monter des campagnes. “Les partis n’ont plus besoin de courir après Serge Dassault ou Agusta”, note Aurélie Fogli.
2. 13 millions pour la seule N-VA
La NVA, le parti le plus doté du pays, atteint un total de 13 millions d’euros en dotation. Le PS a reçu un montant de 10 millions d’euros. Que font-ils avec tant d’argent? Pas toujours ce qu’on croit. La N-VA a acheté un bâtiment cash qu’elle loue en partie. C’est un investissement immobilier. Est-ce bien normal? Doit-on considérer qu’il s’agit d’une gestion en bon père de famille pour que le parti soit pérenne?
3. Des subsides en plus
À côté des dotations, les partis reçoivent de surcroît des subsides pour financer leurs centres d’étude, via l’éducation permanente. Sans compter qu’autour de chaque parti gravite un tas d’ASBL un peu curieuses et s’occupant autant de natation que d’école de devoirs. Étrange. “On explique comment ça fonctionne et on remet tout à plat”, annonce la journaliste de la RTBF.
4. Le brouillard dans les communes
Autant la transparence est de mise pour le financement aux niveaux de pouvoir fédéral, régional et même provincial, autant dans les communes, c’est toujours le brouillard. “Le petit parti local n’a toujours de compte à rendre à personne. À Mons, des ASBL ont ainsi peut-être servi les intérêts du bourgmestre…” explique Aurélie Fogli.