Netflix homophobe? La plateforme traduit "homosexuel" par "attardé" dans les sous-titres d'une série

Les amateurs de la série belge "Diamants bruts" auront été choqués de lire le mot "attardé" en sous-titre alors que le personnage disait "homosexuel". Une erreur rapidement corrigée par Netflix, qui pose néanmoins question.

Netflix homophobe? La plateforme traduit  homosexuel  par  attardé  dans les sous-titres d'une série
@BELGAIMAGE

C'est le média français Puremédias qui a repéré cette erreur, qui a depuis été rectifiée par le géant du streaming. La série flamande "Diamants bruts" a été lancée cette année sur Netflix. Elle raconte l'histoire d'une famille juive orthodoxe qui travaille dans le secteur du diamant à Anvers. Trois langues sont couramment parlées: le yiddish, le néerlandais et l'anglais.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Ayant mis les sous-titres en français, Puremédias a été plus que choqué d'entendre un personnage parlant pour le coup français, dire "homosexuel" et de lire comme sous-titre: "Retardé". Puremédias a contacté Netflix pour avoir des explications. La plateforme a rapidement corrigé cette erreur  fâcheuse d'autant plus mal venue que "Diamants bruts" fait partie des cinq séries les plus regardées sur la plateforme en ce moment.

Comment sont créés les sous-titres sur Netflix?

Une bourde qui pose la question: comment sont créés les sous-titres des plateformes? Netflix, qui traduit dans des dizaines de langues, sous-traite à des boîtes spécialisées. Pour les sous-titreurs embauchés, la tâche n'est pas toujours facile. Le géant de la VOD a tellement de contenus à sous-titrer, que la marche est souvent forcée.

Sylvain Caschelin, sous-titreur et responsable du Master 2 Traduction audiovisuelle et accessibilité à l’Université de Strasbourg, l'explique à Numerama: "La difficulté principale, c’est le temps donné pour travailler, qui est extrêmement variable: avec Arte, on peut avoir un mois et demi pour traduire un film de 90 minutes, tandis que pour Netflix, on peut avoir 3 ou 4 jours pour écrire un épisode de 44 minutes. Netflix ne nous met pas forcément plus de pression, mais on sait que si l’on accepte de travailler pour eux, ça se passera comme ça ».

Pour Nathan Tardy, lui aussi auteur de traduction audiovisuelle interrogé par Numerama: « Qu’importe le texte, chaque traducteur va l’adapter à sa manière, selon ses connaissances, son contexte, son interprétation de certains éléments… Selon moi, le plus important est de conserver l’âme du texte, tout en le rendant immédiatement compréhensible ». De là à traduire "homosexuel" par "attardé", on concevra qu'il y a un sérieux problème de compréhension...

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité