

Vous commencez l’année dans vos nouveaux habits de directeur des programmes culturels de la RTBF. Ça va, vous dormez bien?
Je savais où je mettais les pieds et je n’ai jamais été un gros dormeur, mais je dors moins qu’avant quand même…
Vous avez commencé votre carrière à Moustique, vous venez d’être nommé directeur de la culture à la RTBF… Vous avez été à bonne école, non?
Mais complètement! Je remercie tous les gens avec qui j’ai travaillé à l’époque… J’ai appris tellement de choses, j’ai toujours en tête une phrase que m’avait dite Jean-Luc Cambier… Il m’avait dit “Si tu n’es pas satisfait d’une réponse, demande toujours pourquoi” - et cette phrase continue à avoir de l’effet sur moi.
Pourquoi avez-vous voulu devenir journaliste?
Parce qu’à l’école, j’avais une bonne plume et qu’on me disait que j’écrivais de belles rédactions. Mon grand-père était journaliste au Courrier de l’Escaut, et l’écriture est une chose fondamentale pour moi, c’est une école de la rigueur et de la sueur.
Donnez-moi un exemple de jolies rédactions écrites à l’école…
Un jour, en quatrième secondaire, à l’époque de la guerre du Golfe, j’avais composé une espèce de poésie où j’écrivais: “Saddam Hussein déverse des discours dans les oreilles de son peuple comme on déverse des barils de pétrole dans l’océan”… En rendant les copies, le prof m’avait dit “La prochaine fois, fais-la tout seul, ta rédaction, Sylvestre.” Et ça m’avait blessé…
Enfant, vous vous voyiez où?
Je me voyais en train d’écrire des articles au Courrier de l’Escaut.
En deux mots, quelle est la ligne que vous allez imposer pour diriger la culture à la RTBF? Faites-moi rêver…
Le plus important c’est que la culture soit cadrée et expliquée. La culture ne doit pas être excluante. Je viens d’un village que je cite toujours, Rumes, parce que c’est mon point de référence. Est-ce que les gens que je connais ici vont comprendre de quoi on parle? C’est ça qui me guide.
À force de citer votre village, vous devriez être citoyen d’honneur…
Mais je le suis, deux fois! (Rire.)
Vous allez finir par avoir une rue ou une école à votre nom…
C’est inédit d’être deux fois citoyen d’honneur de son village natal… La première fois, j’ai reçu une bouteille de vin, la deuxième fois, un trophée.
Sur une échelle de 1 à 10, où se situe votre niveau de culture générale?
(Silence.) J’ai une bonne culture générale… Je me mets entre 7 et 8…
Quels sont les domaines culturels où vous n’y connaissez, sinon rien, pas grand-chose?
(Silence.) Je ne suis pas très bon en danse…
Quels sont les domaines culturels qui vous barbent?
Aucun.
L’écrivaine Nina Berberova disait: “Sans ambition, il n’y a pas de talent.” Commentez…
Je ne l’avais jamais entendue, celle- là… J’ai un peu de talent et une ambition raisonnable, mais il y a une chose qu’on ne pourra jamais m’enlever: je bosse.
Quelle est la chose la plus chère que vous possédez?
C’est une bonne question… La chose la plus chère que je possède, c’est la montre en or de mon grand-père.