
Le film du jour: Judas and the Black Messiah

Diffusion le 18 septembre à 20h30 sur Be1
"On peut assassiner un soldat de la liberté mais pas la liberté.” Cette phrase prophétique proférée par Fred Hampton, leader charismatique des Black Panthers, résonne depuis sa mort par assassinat. Car de nos jours encore, des Afro-Américains tombent sous les balles de policiers blancs trop zélés aux États-Unis. Et aujourd’hui, la lutte face à ces exactions s’organise toujours, tel le grand vent de contestation antiraciste Black Lives Matter qui a soufflé depuis Minneapolis - où George Floyd a cessé de respirer le 25 mai 2020 sous le genou du policier Derek Chauvin - jusqu’à nos contrées. Comme une espèce de lutte à la fois banale et terrifiante du Bien contre le Mal dont jamais ne sort un vainqueur.
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Inspiré de faits réels, Judas and the Black Messiah revient à la fin des années 60 où les droits civiques demeurent un rêve inaccessible pour l’homme de couleur aux États-Unis. Époque où le mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine Black Panthers est considéré par le FBI comme l’une des plus grandes menaces pour la sécurité nationale. Ce FBI va utiliser un petit voleur de voitures providentiel, William O’Neal, qui en l’échange d’une remise de peine, va accepter d’infiltrer le mouvement black et de trahir sa jeune figure de proue de 21 ans, son ami, Fred Hampton.
S’ouvrant et se fermant sur des images d’archives, ce drame classique produit par Ryan Coogler (réalisateur du film de superhéros… Black Panther incarné quasi exclusivement par des Noirs), s’avère une plongée saisissante dans un monde de non-droit pour le non-Blanc, autant que dans une réalité étasunienne aussi violente que paradoxalement séduisante. C’est la force de ce film engagé, incarné par un exceptionnel Daniel Kaluuya (Oscar du meilleur second rôle), que de présenter un combat manichéen entre deux hommes pour éclairer avec une fluidité inattendue cette page d’histoire que l’Amérique refuse toujours de regarder en face. Bien vu!