
Le film du jour: Hope

Diffusion le 16 juin à 20h30 sur Be1
“Oh, non, pas encore un film sur le cancer!”. C’est en ces termes que l’excellent Stellan Skarsgard réagit lorsqu’on lui propose d’incarner le mari du film Hope de la réalisatrice Maria Sodahl. Mais il s’agit d’un défi de taille pour l’acteur, qui ne va pas tarder à dire oui. En effet, père de 8 enfants dans la “vraie vie”, Skarsgard est également un ami proche de Hans Peter Moland, le mari en question. Car Hope, c’est l’histoire vraie du couple Moland/Sodahl. A l’aune d’une expérience très douloureuse de la vie, que Maria Sodahl a décidé de traduire en fiction.
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Chorégraphe, Anja (Andrea Braein Hovig, à la troublante justesse) vit avec son compagnon Tomas, célèbre dramaturge. Ils ont trois enfants ensemble et lui, trois autres, d’un précédent mariage. La veille de Noël, Anja apprend la terrible nouvelle: elle a une tumeur au cerveau, incurable. Les deux artistes qui ont laissé s’écrire le scénario d’une vie qui a déjà émoussé leur amour, sont aujourd’hui face à un retournement qui bouleverse la donne. “Ceci est mon histoire telle que je m’en souviens”, avait prévenu la narratrice en ouverture de ce drame profond et subtil. On sait qu’elle a réchappé de son cancer. L’enjeu est donc ailleurs.
C’est le récit d’un couple, d’une famille qui doit se réinventer. Que fait-on une fois que la mort s’invite? Comment l’annonce-t-on à ses enfants? Comment réagir quand une demande de mariage ressemble à une condamnation fatale? Maria Sodahl a la belle honnêteté de ne pas se ménager. Si vient rapidement le temps des reproches que l’on a trop longtemps tus pour se cacher (“Les enfants ne s’en sortiront pas avec juste toi ”), – Tomas a en effet toujours sacrifié sa famille pour sa carrière -, Anja n’est pas dépeinte sans défaut. C’est toute la force de ce beau film dont l’espoir, aussi infime soit-il, se situe au cœur-même d’une femme qui ose s’ouvrir enfin à sa fragilité et combat pour se donner une nouvelle chance.