
Des Mitchell contre les machines à Cruella: le meilleur du streaming à rattraper ce week-end

Netflix
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Les Mitchell contre les machines
"Bienheureux les fêlés, ils laissent passer la lumière”, disait Michel Audiard. La citation convient comme un gant à la drôle de famille Mitchell. Entre un père bricoleur analphabète numérique, une mère pétrie de bouquins feelgood mais maladroite, un fils fou de dinosaures et une fille nerd dingue de cinéma, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre (ajoutez en cerise sur le mochi le carlin aussi baveux qu’irrésistible). Cette petite bande se trouve embarquée dans un road-trip, pour conduire Katie, l’héroïne, dans son école de cinéma. Sauf qu’entre-temps se déclenche l’apocalypse des robots. Et une foule d’aventures cocasses, qui permettront aux membres de la tribu de resserrer leurs liens et recoller leur histoire. Sensible, ce film d’animation est aussi un petit bijou d’humour et de créativité, mixant 3D et culture du même et de Youtube. - H.D.
Apple TV
The Me You Can’t See
La santé mentale reste un sujet tabou pour beaucoup. Pourtant, la prise de parole est le premier pas vers la libération et le mieux-être. C’est à cela que veulent sensibiliser Oprah Winfrey et le prince Harry en proposant The Me You Can’t See, série documentaire en cinq épisodes où se croisent les témoignages de célébrités (Lady Gaga, Glenn Close…) et d’anonymes, entrecoupés d’interventions d’experts. On y découvre des récits touchants, des éclairages sur les traitements possibles et surtout une formidable note d’espoir: oui, il est possible de surpasser nos traumatismes. Harry y dévoile ses propres failles, affirmant que ”prendre la décision de recevoir de l’aide n’est pas un signe de faiblesse”. Reste à espérer que son message soit entendu et non noyé par la dimension people de la série. - V.V.
Auvio
Danser son histoire
Dans Silent Disco, 9 filles et garçons racontent leurs blessures pour mieux éclairer l’avenir. Sur scène, ils sont 9. Autour de 20 ans. Chacun sur un socle, petite scène perso. Quand ils ne dansent pas sur une musique qu’ils sont seuls à entendre dans leurs casques, ils écoutent les autres raconter leur histoire. Les origines, le déracinement, l’adolescence, les parents, la religion, le système économique, la rupture d’avec la famille, la recherche identitaire, les projets, la transmission. L’avenir. Par un dispositif ingénieux, Silent Disco démarre en mode diesel, comme si chaque protagoniste était dans sa bulle, isolé des autres. Peu à peu, les musiques de chacun émergent, les histoires se répondent, un chœur se fait jour. Ensemble, ils finissent par former une collectivité. Une société. Créés au théâtre Les Tanneurs, où ils ont été filmés pour Auvio, ces récits sont le fruit d’un travail sur le réel mené par Gurshad Shaheman avec ces 9 non professionnels de la scène. Ce qui donne à Silent Disco sa force, son authenticité mais aussi, ici et là, de touchantes maladresses. - E.R.
Disney+
Cruella
Avec sa manie des fourrures, sa diabolique Panther De Ville, ses cheveux bicolores et son fume-cigarette, Cruella d’Enfer éclipsait quasi tous les autres personnages du dessin animé adapté du roman jeunesse de Dodie Smith par les studios Disney en 1961. Plongée ludique dans la psyché d’une des grandes méchantes du répertoire Disney donc (après la saisissante Maléfique créée par Angelina Jolie), ce nouvel “origin movie” débute avec l’enfance (forcément) cabossée d’Estella/Cruella (Emma Stone), gamine des rues de Londres qui vit de larcins avec ses potes Horace et Jasper (un peu moins bêtas que dans le dessin animé) après avoir été témoin de la mort de sa mère. Réalisé par Craig Gillespie, Cruella se poursuit en film de revanche au féminin: la jeune fille découvre la véritable nature de son lien avec sa patronne, la terrible Baronne de la mode (Emma Thompson). Un festival de happenings punk chic où vous découvrirez l’origine de la folie de Cruella, et sa haine légendaire pour les dalmatiens. - J.G.