
Le retour d’Apocalypse

Diffusion le 9 mai à 20h55 sur La Une
Il y a douze ans, en imaginant leur désormais célèbre série historique, Isabelle Clarke et Daniel Costelle étaient loin d’imaginer son impact dans le temps. La preuve, puisqu’après avoir traité entre autres de Staline (2015) ou de la Guerre Froide (2019), le tandem – et son armada de documentalistes – revient à nouveau sur le deuxième conflit mondial, cette fois en développant l’offensive hitlérienne de 1940.
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Hitler attaque à l’Ouest, scindée en deux parties (Le Piège et Ultimes Combats) en promet déjà une autre pour l’heure en préparation, Hitler attaque à l’Est. Si – dans les grandes lignes – ces événements de guerre sont connus par une bonne partie du public, ce passionnant travail de mémoire se savoure pour sa minutie et ses images, une majorité d’inédites venant compléter celles déjà existantes. Tantôt récupérées dans les cinémathèques du monde entier, tantôt rachetées en bobines à des particuliers (y compris des films retrouvés chez des particuliers via eBay), ces centaines d’heures d’images sont visionnées, triées et résumées par des historiens, avant d’être numérisées, restaurées et enfin – et surtout – colorisées.
Aux dires de ses concepteurs, “Depuis le début de cette série, notre volonté est de maximiser l’emploi de ces archives mises à notre disposition, en essayant d’aller plus loin que leur authenticité. On essaie par exemple de leur donner une profondeur capable d’entraîner l’adhésion du plus grand nombre de personnes”. Et comme toujours, au bout de ce vaste processus de plusieurs mois, le comédien Mathieu Kassovitz vient poser une voix et un ton bien identifiables.
Sans trop en dire sur des deux volets qui tentent d’expliquer les raisons de la revanche allemande après la guerre de 1914-18, il est aussi question de l’attaque de mai 40 sur notre pays. On parle du sort du fort d’Ében-Émael (”Avec une résistance inattendue des troupes belges”, dit-on), de l’abri d’Hitler dans nos Ardennes (Le Ravin du Loup à Brûly-de-Pesche) ou de la situation de Bruxelles, qui évita de justesse le statut de ville-martyr après Rotterdam. Ou encore, de l’attitude controversée de Léopold III et la destruction de 900.000 ouvrages issus de nos principales bibliothèques. De douloureux rappels certes, mais Apocalypse a le don de captiver…