
La série du jour: Antidisturbios

Diffusion le 2 mai à 20h30 sur Be1
Après une expulsion dans le centre-ville de Madrid qui vire au drame, une brigade anti-émeute se retrouve dans la ligne de mire de tout le pays. Le Département des affaires intérieures enquête sur cette bavure. Les six policiers concernés seront finalement accusés d’homicide involontaire suite à la mort d’un jeune Sénégalais. À travers les yeux de Laia Urquijo (l’excellente Vicky Luengo), l’un des personnages clés de cette histoire, les pièces du puzzle commencent à s’assembler.
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Au fil de ses six épisodes, d’une durée de 45 à 55 minutes chacun, les images de Rodrigo Sorogoyen nous confirment qu’il s’agit du travail d’un auteur. Le cinéaste sait s’entourer pour offrir une mise en scène hyper-réaliste, avec une caméra constamment au-dessus de ses personnages. En effet, Antidisturbios parvient à nous mettre non seulement au milieu de l’action policière, mais elle ouvre également les portes de cette “famille” complètement dysfonctionnelle qui doit faire face à la justice.
Outre les violences policières, thème d’actualité très peu abordé à l’écran, la famille est aussi un des sujets centraux de la série. C’est celle qu’on a à la maison et celle qu’on peut trouver au travail. D’elle découlent la pression et les décisions à prendre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le portrait psychologique de gens complètement brisés constitue le moteur de cette fiction passionnante. Mais, en réalité, ce qui intéresse vraiment les créateurs (le réalisateur avec sa scénariste habituelle, Isabel Peña) est de creuser dans les égouts du pouvoir comme ils l’ont fait dans le film El Reino. La police anti-émeute est l’excuse pour atteindre la corruption institutionnelle, des personnages sinistres qui tirent les ficelles, tout un réseau de spéculation immobilière dans un Madrid dominé par les manigances et les concessions urbaines frauduleuses. Bref, une série qui ose sortir des schémas conventionnels.