
Buffalo Bill, les origines du show de masse

Diffusion le 30 avril à 22h30 sur France 5
2 avril 1905. Mieux vaut ne pas être occupé car aux pieds de la Tour Eiffel, Buffalo Bill effectue sa tournée d'adieu. Le cow-boy a alerté toute la capitale française plusieurs semaines auparavant via des affiches représentant un bison, son visage coiffé d'un chapeau Stetson, ainsi que deux seuls mots: “Je viens.”
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Les Français ne veulent pas rater la dernière occasion de voir ce show “nouveau“, “héroïque”, ” plus grandiose que jamais”. ” C'est un spectacle qui éveille tous les sens des spectateurs”, explique Juliette Bourdin, maître de conférences en civilisation américaine. “Les odeurs des animaux, les cris, coups de feu et martèlements des sabots. Une expérience excitante qui permet à beaucoup de vivre l'histoire de l'Ouest par procuration.”
Cette année-là, la caravane passera également par Lyon, Bordeaux, Brest, La Rochelle, Moulins ou encore Le Havre pour un total de 117 villes de l'Hexagone. Une tournée étalée sur plusieurs mois.
Face à 8.000 gradins entièrement protégés par un pavillon imperméable, le spectacle met en scène le charisme des peaux rouges, l'agilité des cavaliers sur des montures sauvages ou encore la précision de tireurs-acrobates. Un véritable hommage à la conquête de l'Ouest que gère Buffalo Bill, moins acteur que chef d'orchestre, véritable commercial capable de vendre du rêve à un peuple entier. Et de gérer un demi-millier d'animaux importés des États-Unis, ainsi que 800 employés.
Malgré la présence de phénomènes et l'exécution de numéros, Buffalo Bill ne voulait pas que l'on considère son show comme un cirque, mais plutôt comme une reconstitution de scènes réelles avec une visée éducative. Il n'empêche que les spectateurs retournaient chez eux avec des cartes postales et une biographie du grand Bill en souvenirs. Un véritable précurseur du grand marketing.