
Lola Dewaere: “J’ai toujours douté de mon potentiel“

Êtes-vous aussi cash que votre personnage, Raphaëlle?
Je suis grande gueule, mais j’ai des filtres. J’ai une certaine gouaille qui peut être un point commun avec mon personnage, mais je suis moins fonceuse et plus réfléchie. Je suis très tactile dans la vie et parfois j’oublie que Sara Mortensen campe une autiste, donc je dois me retenir de lui taper sur l’épaule.
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Cette série reflète-t-elle la réalité que vivent les autistes?
Les gens sont très paumés par rapport au spectre autistique, mais le discours a progressé. L’autisme n’est pas une maladie mais un trouble. On a aussi reçu une minorité de réactions défavorables estimant qu’on forçait le trait. Sara concentre toutes les particularités des Asperger en une seule personne et est volontairement too much.
Avez-vous davantage confiance en votre talent?
J’ai le syndrome de l’imposteur décuplé vu que mon père, Patrick Dewaere, était un grand comédien. Aujourd’hui je sais que j’ai ma place dans ce métier, mais j’ai plein de choses à régler. Les fils et les filles de… doivent faire leurs preuves. J’ai un nom mais aussi un prénom. J’ai pris le nom de mon père et j’en suis fière et je m’en suis servie pour pousser les portes des castings, mais ça n’a pas marché tout de suite. Il m’arrive toujours de passer des auditions et de ne pas décrocher le rôle.
Le talent d’acteur est-il héréditaire?
J’avais 2 ans et demi quand mon père est mort et puis j’ai été élevée par mes grands-parents. Donc je n’ai pas été entourée par des comédiens. Peut-être que j’ai chopé quelques traits de caractère. Le côté hypersensible par exemple, je l’ai hérité de mon père.
Quel serait votre rôle idéal?
J’adorerais faire des films d’époque comme Le Bazar de la Charité. J’aimerais aussi jouer une musicienne ou une hystérique profonde. J’ai tourné la suite de Mince alors! qui devrait sortir en octobre.
Avez-vous changé d’avis sur un éventuel désir d’enfant?
Je n’ai pas une envie brûlante d’avoir des enfants car on est un peu trop sur la planète. Psychologiquement j’ai peut-être peur de ne pas être une bonne mère parce que j’ai vécu des choses difficiles avec la mienne. Il y a dix ans, j’étais catégorique, je n’en voulais pas. Aujourd’hui c’est différent. J’ai un amoureux formidable, je crois que j’ai rencontré l’homme de ma vie. La graine est plantée dans la tête mais pas dans le ventre (rire), attention. - A.M.
Un jour son destin?
En 2007 Laurent Delahousse consacre un numéro d’Un jour, un destin à Patrick Dewaere. “J’ai accepté parce que j’aimais bien Laurent Delahousse. Pendant que j’étais interviewée le chef-opérateur m’a dit que je prenais vachement bien la lumière.” Cette émission hommage constitue pour Lola Dewaere une sorte de déclic. À 16 ans elle commence son apprentissage au cours Florent, mais un accident de voiture l’éloigne de son projet: ”Mon premier taf c’était hôtesse d’accueil. J’ai été nounou, serveuse, j’ai fait la plonge, agent immobilier, tous les métiers du monde. Après l’émission, j’ai discuté avec Laurent qui m’a encouragée. Une semaine après, je démissionnais et je me suis lancée.”
Astrid et Raphaëlle - ce soir 20h55 - La Une