
Mathausen, les preuves du crime

Diffusion le 10 avril à 21h05 sur La Trois
À l’origine, un camp de travail autrichien qui accueillait les “traîtres à la population” et ceux que les nazis classaient comme “asociaux”: opposants politiques ou objecteurs de conscience religieux. Les prisonniers y extrayaient le granit, avant que la Seconde Guerre mondiale voie les lieux se transformer en véritable enfer.
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Pas moins de 197.464 déportés se retrouvèrent entre les murs de Mauthausen. Au moins 95.000 n’en ressortirent jamais. Fait méconnu: dans les bâtiments, travaillait un service spécial des SS: l’Erkennungsdienst, qui avait pour mission de prendre des photos du quotidien afin de les transformer en outils de propagande. Des images à la gloire du Troisième Reich, immortalisées dans tous les camps hitlériens et qui, pour la plupart, furent détruites quand la défaite allemande commença à se profiler.
Au camp de Mauthausen, ces preuves irréfutables de crimes effroyables ne disparurent pas tout à fait. Une poignée d’hommes a en effet réussi à dérober des photos. Des républicains espagnols qui, pendant deux ans, en prenant des risques inconsidérés, ont caché environ 1000 clichés avant de parvenir à les exfiltrer.
L’objectif de ces résistants mis au centre d’un numéro saisissant de Retour aux sources: montrer au monde entier que derrière les murs de Mauthausen, on travaillait jusqu’à l’épuisement, on mourait avec la peau sur les os, on était exécuté sommairement ou l’on finissait dans une chambre à gaz. Une vérité historique qui continue à donner de l’urticaire aux arriérés négationnistes. Mais une vérité criante, et d’autant plus précieuse que le camp autrichien, dans les livres d’histoire, reçut moins d’égards qu’Auschwitz, Buchenwald ou Dachau. Or, on y était déshumanisés exactement de la même façon: sans la moindre raison, et avec une barbarie innommable.