
Soirée 100% rap sur Tipik

Diffusion le 9 février à 20h35 sur Tipik
“C’est l’album d’un être humain. Je suis revenu à Kinshasa pour me reconnecter à moi-même.” Si vous ne connaissez pas Damso ou croyez même en savoir beaucoup sur lui, Kin. Tout est vie, second documentaire programmé ce mardi 9 à 21h35 pour une soirée spéciale “rap francophone” sur Tipik, vous ouvrira les yeux.
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On y suit William Kalubi Mwamba -son vrai nom-dans une quête de ses racines, en République Démocratique du Congo, là où il est né le 10 mai 1992. On le voit enregistrer des sons pour son album “QALF” paru l’automne dernier. Il invite en studio des artistes locaux, retourne dans le quartier de son enfance, distribue des cartes de mutuelle à des pensionnaires d’un dispensaire qu’il soutient financièrement, s’amuse, loin de la frime, dans des clubs de la capitale congolaise. C’est chaud, il y a des sourires et du partage.
Face caméra, Damso reste humble, ne joue pas à la star, baisse la garde et impose l’intelligence de son analyse. Outre son côté parfois trop promotionnel, le bémol de ce reportage est son format court (vingt-sept minutes) qui ne permet pas d’aller en profondeur sur tous les sujets qu’il embrasse. On aurait aimé notamment en savoir plus sur ses relations avec la bouillante scène musicale de Kin, sur son enfance à Kinshasa, sur les textes de son nouvel album et son engagement social.
De profondeur, il y en a, par contre, dans l’enquête journalistique consacrée à la scène rap de Marseille et présentée à 20h35. D’IAM à JuL, voilà quatre générations d’artistes qui kiffent la vie et leur ville. Pas d’ego ici, pas de conflits de générations, mais du respect mutuel et un amour total pour cette cité multiculturelle gangrenée par le Front national et la misère sociale. Les jeunes sont reconnaissants de leurs aînés qui ont enfoncé les portes. Les vétérans, avec en tête Akhenaton, le cheveu grisonnant et l’accent chantant, sont admiratifs des nouveaux sons des quartiers. Aux archives fouillées s’ajoutent un commentaire aussi sociologique que musical de Faf Larage des interviews passionnantes où l’on croise Soprano, la nouvelle idole des cours de récré JuL, la Fonky Family qui nous rappelle pleins de souvenirs ou encore Keny Arkana . “A Marseille, nous sommes indisciplinés mais on a le sens des civilités”, précise celle qui est de toutes les causes alter-mondialistes. Et au bout de cette immersion phocéenne d’une heure, une confirmation: “L’école du Micro d’Argent”, troisième album d’IAM paru en 1997, reste toujours le mètre étalon du rap marseillais, français et francophone.