
La série du jour: Les aventures du jeune Voltaire

Diffusion le 26 janvier à 21h05 sur La Trois
Parmi les classiques de la pensée et de la littérature françaises, on oublie un peu Voltaire. Un nom de boulevard parisien, la chanson de Gavroche, dans Les misérables: “C’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau”… C’est simple, ce Voltaire dont personne ne se souvient du prénom (et pour cause, c’était le pseudo de François Marie Arouet) a tout du squelette perdu dans les pages poussiéreuses des Lagarde et Michard. Et pourtant...
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Difficile de faire plus moderne que ce gaillard-là. Enfant HP, cet esprit brillant, narcissique, qui aimait l’argent et rêvait de gloire à tout prix, persuadé de son génie, aurait pu être un millenial, même s’il est né en 1694. D’autant qu’il se révoltait contre l’autorité, militait contre l’injustice, l’esclavage et était un antispéciste avant l’heure. Excellente idée donc, de la part de France Télévisions, de lancer une série “de prestige” pour raconter la jeunesse de cet emmerdeur révolté. Et le résultat est à la hauteur avec un casting sobre et brillant, mené par l’impressionnant Thomas Solivérès (Respire, Edmond), où l’on retrouve en vrac Bernard Le Coq, Thibault de Montalembert, Valérie Bonneton, Hippolyte Girardot, Éric Caravaca, mais aussi les Belges Guillaume Kerbusch (La trêve), Renaud Rutten, Philippe Résimont, Stéphane Bissot ou Daniel Hanssens.
Le héros est passionnant, comme l’époque, des dernières années de Louis XIV à la Régence puis au règne de Louis XV, et le texte travaillé, parfois même rimé, parce que Voltaire, catalogué comme philosophe, était d’abord un poète et un dramaturge. Du haut de gamme donc. Reste que ce parti pris, appuyé par une mise en scène très très classique, risque d’attirer surtout un public de connaisseurs et d’effrayer les autres. D’où la diffusion sur La Trois. Dommage. Voltaire méritait d’intéresser tout le monde.