
Brian Jones, Ronnie Wood: destins de Stones

Diffusion le 22 janvier à 22h40 sur Arte
“Sans lui, il n’y aurait jamais eu les Rolling Stones.” D’entrée de jeu, Bill Wyman, ex-bassiste du plus grand groupe de rock du monde, rappelle une vérité dans ce documentaire de la BBC consacré à Brian Jones. Si c’est sous la double signature Jagger/Richards que les Stones ont réussi à s’imposer, c’est Brian Jones qui a effectivement tout déclenché.
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Fils d’une famille bourgeoise, père dès l’âge de quinze ans, fan de blues et dandy en manque de confiance, Brian Jones écume les clubs londoniens dès l’adolescence. C’est lui qui passe des annonces pour recruter les futurs Rolling Stones, engage un manager, organise les répétitions, décroche des contrats et est le premier à susciter l’engouement hystérique des fans. Mais bien vite, la roue tourne.
Talentueux pour réinventer les titres des grands bluesmen américains et défricher de nouvelles tendances, il manque cruellement de discipline. Il perd son statut de leader, est écarté de la composition des chansons originales des Stones, s’enfonce dans les drogues et s’isole au point de ne plus apparaître que sur deux chansons du classique “Let it Bleed” en 1969. En disparaissant à 27 ans, noyé dans sa piscine le 3 juillet 1969, deux mois après avoir été évincé de son propre groupe, Brian Jones inaugurait la liste macabre des étoiles filantes du rock: Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse…, tous laminés au même âge par un mode de vie trop toxique.
Ron Wood, lui, rejoindra les Stones en 1975. S’entendant comme un larron en foire avec Keith Richards, il trouvera très vite sa place, parfaitement à l’aise dans son statut de guitariste discret et de héros qui a survécu à tout (alcool, dope, cancer). Deux documentaires passionnants, deux Stones, deux destins, deux légendes, l’une partie trop tôt, l’autre toujours au taquet à 73 ans.