Julian Assange: Mission, lanceur d’alerte

Diffusion le jeudi 14 à 22h15 sur La Une

Il a tout changé. Julian Assange a prouvé que les gouvernements n’étaient pas tout-puissants, qu’ils avaient des failles et qu’il était possible de les exploiter. Mais il le paie tous les jours depuis l’avènement de Wikileaks en 2010. Objet de fantasme, Julian Assange représente l’essence même du mouvement crypto-anarchiste. Un terme bien barbare pour une philosophie finalement assez simple et difficile à contester: il existe une asymétrie d’information entre les gouvernements et les citoyens. Autrement dit, la population en sait moins que les États sur la plupart des sujets. Et c’est bien aux États que ce déséquilibre profite. Assange a dédié sa vie à la lutte contre ce déséquilibre. Et il a réussi comme personne, faisant passer Daniel Ellsberg, à l’origine des Pentagon Papers en 1971, pour un amateur.

Le 4 janvier, la justice britannique a statué sur l’extradition d’Assange vers les États-Unis, qui l’attendent avec comme cadeau une condamnation de 175 ans de prison ferme pour espionnage. Evoquant un risque de suicide, elle a refusé cette extradition. Mais l’on peut déjà assurer que, quoi qu’elle ait décidé, même si elle refuse d’envoyer le lanceur d’alerte se faire dévorer par une puissance qui le traque depuis plus de dix ans, Julian Assange n’aura jamais la paix. Qu’il passe le restant de ses jours en prison, en cavale comme un fugitif ou enfermé dans une petite chambre au cœur d’une ambassade, l’Australien est en réalité déjà un martyr qui a sacrifié sa vie pour une cause qui lui semblait juste. L’est-elle totalement? Cela suscite le débat, entre ceux qui estiment que le diable se cache dans les secrets, et d’autres pour qui certains dossiers doivent rester confidentiels, pour le bien du monde. À vous de juger ce soir avec ce nouveau documentaire consacré au père des lanceurs d’alerte.