
Un jour, un destin: Bourvil, de Funès, Belmondo, les secrets du cinéma de Gérard Oury

La grande vadrouille, La folie des grandeurs, Rabbi Jacob, L’as des as… En six films tournés avec Bourvil, de Funès et Belmondo, Gérard Oury a attiré plus de 50 millions de spectateurs dans les salles françaises. Et s’est assuré un record quasi imbattable en matière de rediffusions à la télé, le public restant toujours aussi friand de ces comédies. Ce succès qui se perpétue à travers le temps et les générations est dû à l’association parfaite d’un réalisateur et de trois comédiens immensément popu- laires, tous au diapason pour dérider leurs contemporains avec humour mais aussi une bonne dose d’humanité. Et c’est précisément Louis de Funès qui persuada Oury, alors branché sur le registre drama- tique, que sa vraie vocation était de faire rire. Le corniaud, sorti en 1965, prouvera que Fufu avait vu juste. Le tandem que l’acteur forme avec Bourvil fera à nouveau des étincelles dans La grande vadrouille. Fourmillant d’anecdotes recueillies auprès de quelques fidèles, dont Danièle Thompson (la fille d’Oury), l’émission propose de nombreuses archives rares ou inédites. Où le rire laisse parfois la place à l’émotion, comme lors de la mort de Bourvil, quand le réalisateur, bouleversé, évoque la perte de son ami. Et où de Funès réagit, tout aussi ému: “ Bourvil était pour moi le meilleur de tous, comme camarade et partenaire à l’écran. Il est irremplaçable. Moi qui suis toujours renfrogné et presque sinistre, c’est le seul dans ma vie qui est arrivé à me mettre de bonne humeur le matin. On a perdu un très grand monsieur”. La complicité de cette joyeuse équipe n’était pas feinte et a contribué aux triomphes que l’on sait. Quelques mois après le décès de Gérard Oury, survenu en 2006, Valérie Lemercier reprendra la danse iconique de Rabbi Jacob pendant la cérémonie des César, en présence de Danièle Thompson et Michèle Morgan, compagne du cinéaste pendant 45 ans. Un bel hommage mérité pour l’as des as de la comédie.