
La fascination du pire

Lorsqu’on dit “populisme”, on pense spontanément aux discours, non, pardon, aux tweets de Trump, aux envolées de Marine, à tous ces prêches surfant sur la crise pour exhorter à la hainte de l’autre et au repli sur soi. Arte, et c’est la vraie bonne idée de cette thema, va voir ailleurs. À l’Est. La soirée se compose de deux documentaires.
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Le premier, Fans de Poutine, est clairement le plus éclairant et le plus frigorifiant. L’on y découvre qu’il n’y a pas que de la colère populaire ou de la soif de pouvoir national derrière la montée des extrêmes. Il y a une volonté géopolitique et la patte d’un homme qui étend toujours plus son influence. Quinze des 24 partis d’extrême droite les plus influents proclament en effet leur soutien à la Russie. Et sont financés par Vladimir. Ils refusent l’Union européenne, réclament plus de nation, refusent le système libéral… Mais tissent des liens étroits avec le Kremlin.
À 21 h 45, Le Populisme à la barre met le focus sur la Pologne et la Hongrie. ”Nation, tradition, valeurs chrétiennes”, telles sont les nouveaux mots d’ordre de ces pays désormais ultra-conservateurs, alliés pour refuser les réfugiés. Le documentaire observe l’évolution politique, recherche le pourquoi du repli sur soi, après l’ouverture de 1989, analyse les raisons du retour en arrière, de la “contre-révolution culturelle”… et de la menace sur les libertés individuelles. Petite lueur d’espoir, le film donne, aussi, la parole à la résistance et nous montre l’importance du mouvement de protestation. Un thema important, donc, dont on regrette juste la brièveté (fin à 22h50!).