
Virage nord

Dans cette communauté liée par le ballon rond, débarque Alexandra. Enfant du pays, elle a quitté cette terre où les désillusions emportent les rêves. Désormais capitaine de police à Paris, elle y revient pour innocenter sa sœur, une fervente supportrice soupçonnée du meurtre. Au-delà de l’enquête, les retrouvailles avec une famille restée, elle, foncièrement attachée à sa ville et à son club s’annoncent difficiles.
Polar âpre et poisseux, Virage Nord nous plonge d’emblée dans une atmosphère aussi saisissante que le froid de l’hiver marin. Humide et grise, comme les cœurs de personnages auxquels la réalisatrice Virginie Sauveur (Frères, la saison 4 d’Engrenages) donne autant d’humanité que de profondeur. Si la série se concentre sur l’héroïne (la convaincante Judith Davis, regard sombre et air buté), tous traînent une désespérance intime, une histoire forte à laquelle on s’attache d’autant plus que l’ensemble du casting se révèle très solide.
Mis en images avec une belle sobriété, Virage Nord mêle ainsi habilement action et peinture sociale, s’attachant à décrire par petites touches subtiles le poids d’un club de foot de province sur la vie locale – un thème par ailleurs assez peu traité en fiction. Dommage qu’Arte ait choisi d’expédier la diffusion de cette minisérie (trois épisodes) en une seule soirée.