
Ce soir sur La Une: Ce jour-là: 31 juillet 1993: Le roi Baudouin est mort

La couronne, même si elle a perdu de son prestige, ça vous remue les tripes et vous mène la vie dure. Un purgatoire dans des résidences aux moulures dorées. Encore plus en Belgique, pays en déliquescence politique, où certains élus du Nord s’imaginent déjà en chefs coqs d’une nation. Baudouin n'avait que 20 ans lorsqu’il a dû jurer de respecter la constitution. Mais, bon Dieu, qu’est-ce qu’il n’en voulait pas de ce serment! Trop l’impression de piquer la place de papa. Si, en plus, il avait su que quatre décennies turbulentes l'attendaient… Les plaies suppurantes de la Question royale, l’indépendance du Congo, les conflits linguistiques, l’affaire de Louvain, les multiples réformes de l’État, la déconfiture de la sidérurgie… Tout ceci marqua le règne de Baudouin, tel que nous le raconte Ce jour-là. On peut y ajouter l’imbroglio de la loi sur l’avortement: le roi préféra s’accrocher à sa foi plutôt qu’à la constitution. Et puis, rideau…
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Le 31 juillet 1993, un arrêt cardiaque emporte Baudouin à Motril (Espagne). Ce jour-là lève le voile, avec pertinence mais un brin trop longuement, sur les préparatifs post-mortem. Jean-Luc Dehaene et ses vice-Premiers sont pris de court. Ils repêchent l’exemplaire du Moniteur sur le décès d’Albert Ier et adaptent les démarches qui y sont décrites. Des centaines de milliers de Belges s’amassent devant le palais, quitte à se déshydrater, pour saluer celui qu’ils voyaient comme le garant de l’unité du pays. Se pose alors la question de la succession. Philippe, le poulain du roi, ou Albert, moins bigot que son frangin mais premier dans l’ordre de succession? Le premier est encore trop tendre, trop emprunté. Aux yeux du gouvernement, le costume sied mieux à Albert. Qui ne tardera pas à accepter la couronne. Et les souffrances communautaires qu’elle induit.
Mardi 26 juillet Ce jour-là LA UNE 20h15