Mort de Jean-Louis Murat : 4 albums à redécouvrir

Quatre pépites de Jean-Louis Murat exhumées d’une discographie pléthorique, inégale certes, mais jamais inutile.

Jean-Louis Murat
© BelgaImage

Mustango - 1999

Notre préféré.  Notre disque de chevet. Notre Madeleine de Proust et le souvenir d’un concert d’anthologie au Petit Théâtre des Francofolies de Spa. Murat, qui vient de découvrir le rock tex-mex du groupe de Tucson Calexico (cf. la chanson Viva Calexico), s’inspire du rock américain et de la littérature des grands espaces pour ce chef-d’œuvre. Comme il le chante dans la plage d’ouverture Jim- L’Hériter des Flynn, il se voit en « voleur de splendeurs, de concessions de mines », quelque part « entre Prince et Spring(steen) ». Jennifer Charles, du groupe Elysian Fields, sublime ce cinquième album de sa voix de velours. Il n’y a que Bashung et Christophe qui font mieux dans le genre.

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Cheyenne Autumn - 1989

Signé sur Virgin, dont certains directeurs artistiques rêvent de faire de Jean-Louis Murat  « le nouveau Julien Clerc », » Cheyenne Autumn »  est l’album qui fait découvrir l’auteur auvergnat au grand public. A côté de Si je devais manquer de toi déjà sorti en single, L'Ange déchu et Amours débutants sont les préférés de ses premiers fans. Ses premiers succès radio aussi.   Dans tes textes de “Cheyenne Autumn”, on retrouve la même confusion entre êtres humains et animaux. « Je suis resté un peu païen. Petit garçon élevé à la campagne, mon éveil sexuel s’est fait en regardant les animaux. Un châtelain avait des taureaux. Je revois encore mon grand-père amenant les vaches en chaleur, son bâton pour guider le taureau... Les chiens, les chats, tous les animaux n’arrêtaient pas de se cavaler, comme on disait. Pour moi, l’animalité domine la sexualité. J’ai beaucoup de mal à voir le sentiment, autre chose qu’une volonté irrépressible de se reproduire »,  nous expliquait-il. Un acte fondateur.

Le Moujik et sa femme – 2002

L’un de ses albums préférés. On y sent encore l’influence de Neil Young et du groupe Crazy Horse. « Pour moi, la vraie histoire commence avec ce disque », expliquait-il à Moustique. J’avais opté pour une formule en trio et j’étais à la guitare. J’avais trouvé mon style. Mais il m’a fallu longtemps pour oser me lancer. Des musiciens comme Marc Ribot ou Howe Gelb (Calexico, Giant Sand - NDLR) m’ont aidé à me décomplexer par rapport à cet instrument. On y retrouve Hombre, Molly, Le Monde intérieur ou encore l’énorme Vaison-la-Romaine.

Babel – 2014

Un double album pour lequel l’Auvergnat ouvre ses fenêtres et s’entoure des petits gars du Delano Orchestra, groupe de Clermont-Ferrand porté par des guitares, un violoncelle et une trompette. “Les garçons ne connaissaient pas ma musique, raconte-t-il. Ça tombait bien, je ne voulais pas des groupies. Au début, je me disais que la sauce allait prendre sur trois ou quatre chansons. Finalement, on a plié vingt morceaux en dix jours. » À côté du superbe single J’ai fréquenté la beauté, Murat s’envole par-dessus des cuivres (Blues du cygne) et épanche sa mélancolie au bras de Morgane Imbeaud, la chanteuse de Cocoon venue ici donner du chœur sur le Col de Diane et la Noyade au Chambon.

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